Les populations autour du Parc National des Volcans souffrent d’insécurité alimentaire, principalement en raison de la pénurie de terres, d’une forte dépendance à l’égard de l’agriculture de subsistance, de la grande taille des ménages, de la dépendance à l’égard de l’agriculture de pommes de terre et de moyens de subsistance alternatifs limités, selon une étude publiée dans la revue Cogent Social Sciences.
Le système de partage des revenus pour la communauté locale est relativement faible et se concentre davantage sur les infrastructures publiques que sur les menaces directes pesant sur les ressources du parc, explique Madeleine Nyiratuza, l’auteur principal, chercheuse au département de planification et de gestion de l’environnement, de l’Université Kenyatta.
Les acteurs de la conservation du parc et de la conservation communautaire sont dominés par les ONGs qui fournissent également un soutien très limité aux communautés en se concentrant davantage aux recherches sur les Gorilles, renchérit l’auteur.
En outre, peu d’acteurs du secteur privé, tels que les hôtels, fournissent un soutient limité à la sécurité alimentaire, notamment en créant des emplois et en achetant des produits agricoles. Cela conduit un flux de bénéfices minime pour les communautés locales, précise l’auteur.
Selon lui, ces résultats confirment les études précédentes du Parc National des Volcans, qui ont montré que peu de revenus issus du partage des revenus vont directement aux activités qui soutiennent la sécurité alimentaire locale, mais plutôt aux besoins publics tels que la construction de routes, d’établissements de santé et de marchés.
Pour l’auteur, de multiples opportunités existent pour intégrer la sécurité alimentaire dans le programme de conservation du parc notamment, les politiques relatives à la faune et à la biodiversité reconnaissant la nécessité de moyens de subsistance alternatifs pour atténuer la pression sur les ressources au sein du parc, constitue un point d’entrée.
De plus, l’implication d’un large éventail de parties prenantes dans les efforts de conservations du parc présente une autre voie pour faire progresser les initiatives en matière de sécurité alimentaire, précise l’auteur.
En exploitant stratégiquement ces points d’entrée et en favorisant une collaboration plus étroite, il devient possible d’intégrer efficacement les objectifs de sécurité alimentaire dans le cadre plus large de conservation du Parc National des Volcans, recommande l’auteur.
Il recommande aussi pour une meilleure intégration de la sécurité alimentaire avec la conservation du parc :
- De lier une partie du partage des revenus à la participation à des interventions de sécurité alimentaire, telles que la formation agricole, l’adoption de pratiques durables ou l’accès à la microfinance pour la diversification des revenus ;
- La facilitation des accords de location de terres ou de cogestion entre les autorités du par ces les communautés sans terre pour une production alimentaire durable et diversifiée ;
- Une intégration du soutien à la sécurité alimentaire avec les programmes de sécurité sociale existant pour les groupes vulnérables ;
- Etablir un fonds dédié pour garantir une compensation rapide et équitable pour les pertes de récoltes ou la déprédation du bétail causées par la faune ; et
- Offrir une formation au développement des compétences et un soutien en microfinance pour les activités génératrices de revenus au-delà de l’agriculture, réduisant ainsi la dépendance au braconnage pendant les saisons sèches.
Joël MUBAKE