La déforestation est une menace principale pour les bonobos (Pan Paniscus) dans la Réserve Naturelle de Sankuru. Chaque année, la forêt à l’intérieur de la réserve ainsi qu’aux alentours de ses limites régresse de 0,15% au profit de l’extension du complexe rural avec une vitesse de 3 605 ha/an de 2000 à 2010, selon une étude publiée dans European Scientific Journal.
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Le manque d’alternatives de subsistance maintien les autochtones et la population locale dans la pratique de l’agriculture sur brûlis. Cette dernière est largement pratiquée en tant qu’activité principale pour les populations de 15 ethnies sur 16, explique Nyembo Faustin, MA, auteur principal, Chercheur au Département de Zootechnie de l’Université Officielle de Mbujimayi.
Selon lui, le complexe rural s’étend avec la même vitesse à l’intérieur et à l’extérieur de la limite de la Réserve Naturelle de Sankuru, signe d’une indifférence et ignorance totale liée à la conservation de la nature.
Egalement, la vente des carcasses de bonobo en provenance de Djonga continue de se faire en secret au marché de Lomela. C’est au marché que certains chasseurs apprennent qu’il existe des restrictions sur certaines espèces, renchérit l’auteur.
Cette situation laisse la porte grandement ouverte à toutes forme des menaces susceptibles de faire disparaitre le bonobos dans son habitat de Sankuru déclare cet auteur.
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Afin d’assurer à long terme la conservation des bonobos et des services écosystémiques rendus par la RNSA et des valeurs culturelles qui lui sont associés, l’auteur recommande :
- qu’une étude approfondie soit menée pour identifier les différentes zones refuges de bonobos au sein de la Réserve Naturelle de Sankuru et y déterminer la taille de la population de ce grand singe ;
- il encourage l’ICCN à préserver l’existence de cette aire protégée en formant particulièrement les communautés locales et les peuples autochtones sur la conservation communautaire participative ;
- Le Ministère de l’Environnement et Développement Rural devrait mettre à la disposition de toutes les parties prenantes à la conservation, un statut juridique définissant clairement la délimitation et le mode de gestion de la zone tampon dans la Réserve Naturelle de Sankuru, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE
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