La dégradation des habitats naturels peut être surveillée au moyen des indicateurs physico-chimiques et biologiques. Les amphibiens de par leur forte sensibilité au moindre changement environnemental à cause de leur peau nue et perméable et leur respiration cutanée sont les mieux indiqués pour servir de bio-indicateurs (Dodd, 2010 ; Chifundera et Behangana, 2013).
Dans l’objectif de déterminer, la diversité du peuplement d’anoures des milieux forestiers naturels et des milieux dégradés des rives occidentales du Lac Kivu, KASEREKA L a réalisé et publié en janvier 2019, dans le revu de l’environnement et de la biodiversité PASRES, le travail intitulé « occurrence des amphibiens en forêt primaire et milieux dégradés des rives occidentales du lac Kivu, est de la République Démocratique du Congo ».
Les résultats de ses recherches présentent 48 espèces reparties en neuf familles d’amphibiens de l’ordre des Anoures recensées dans l’aire située sur les rives occidentales du Lac Kivu.
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L’auteur renseigne que la famille des Hyperoliidae est la mieux représentée avec 16 espèces tandis que celle des Pyxicephalidae est la moins représentée avec seulement deux espèces. Leur occurrence dans les deux milieux écologiques montre que 30 espèces vivent en milieux dégradés contre 23 espèces en forêt primaire. Cinq espèces tolérantes sont communes aux deux habitats. Il s’agit de Afrixalus quadrivittatus, Amietia nutti, Hyperolius castaneus, Hyperolius rwandae et Xenopus Wittei.
La plus grande découverte est celle de l’espèce Ptychadena oxyrhynchus capturée pour la première fois à Lwiro et ses environnons.
Parmi les 48 espèces recensées, une seule, Leptopelis karissimbensis est vulnérable et inscrite sur la liste rouge de l’UICN comme menacée et une autre, Hyperolius chrysogaster est quasi menacée, renchérit l’auteur.
La grande majorité des espèces de l’aire d’étude, appartient à la catégorie des espèces à préoccupation mineure pour la conservation. Six espèces notamment Hyperolius castaneus, Hyperolius chrysogaster, Hyperolius frontalis, Leptopelis karissimbensis, Leptopelis kivuensis et Xenopus wittei sont endémiques au Rift Albertin, précise l’auteur.
Des efforts de conservation doivent être intensifiés pour stopper ou réduire la destruction des habitats naturels encore existants et procéder au reboisement des zones dégradées recommande l’auteur.
Il est souhaitable que des travaux à venir soient consacrés à la bio-écologie des espèces, à l’évaluation de l’impact des pesticides et les causes des fluctuations des populations d’amphibiens dans le temps et dans l’espace, conclut-il.
Joël MUBAKE
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