Une étude réalisée sur les primates des réserves fauniques de Kabobo et Ngandja renseigne que le paysage Kabobo-Luama est un hotspot de diversité avec plus de 558 espèces de vertébrés, dont 39 endémiques connues du Rift Albertin et plus de 1 410 espèces de plantes dont 71 espèces endémiques connues du Rift Albertin. Parmi eux, 34 espèces sont sur la liste rouge comme étant en danger d’extinction.
Selon cette étude réalisée dans le cadre du Programme de diversité et de conservation des primates d’Afrique de l’Est, et publiée dans le journal Primate Conservation, les nombre d’espèces de primates dans les réserves fauniques de Kabobo et Ngandja n’en sont probablement pas moins de 16, dont au moins 12 devraient être en relation (sympatriques) avec Colobus angolensis prigginei.
Parmi ces 16 espèces, quatre sont menacées extinction (UICN 2024). Il s’agit de : Allochhrocebus ihoesti (vulnerable), Colobus a. prigginei (en voie de disparition), Piliocolobus foai (en voie de disparition) et Pan t. schweinfurthii (en danger).
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Egalement, les réserves de faune de Kabobo et Ngandja détiennent le plus grand bloc de forêt humide (environ 800 km2) sur le long du bassin versant du lac Tanganyika. C’est l’un des rares endroits le long du Rift Albertin, ou il ya une forêt continue sur toute la longueur d’altitude de 770 à 2 750 m.
Thomas M. Butynski et Yvonne A. de Jong, co-responsables du programme de diversité et de conservation des primates d’Afrique de l’Est, basé à Nanyuki au Kenya, auteurs de cette étude expliquent, la forêt dont dépendent ces singes est dégradé, perdu et fragmenté en raison des incidents fréquents, de l’exploitation artisanale de l’or et conversion en terres agricoles. De plus, cette région connait des niveaux élevés de braconnage et a été touché par des troubles civils et conflits armés depuis des décennies.
La cause profonde de ces menaces contre Colobus angolensis prigginei est la croissance rapide de la population humaine en raison des taux de natalités élevées et l’immigration. Mais aussi, la grande majorité des habitats de cette région dépendent fortement de l’exploitation des ressources naturelles, renchérit les auteurs.
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Pour ces derniers, Kabobo et Ngandja regorgent une grande diversité des espèces de primates par rapport à d’autres sites en Afrique. Avec une population d’environ 2 500 Pan troglodytes, ce paysage est un site prioritaire pour la conservation de Colobus angolensis prigginei espèce endermique du massif de Kabobo le long de la rive ouest du lac Tanganyika.
Ces auteurs renseignent aussi que Colobus angolensis prigginei n’a jamais été au centre des préoccupations des activités de conservation et aucune mesure de conservation n’est actuellement prévue en sa faveur. Et pourtant, Colobus angolensis prigginei peut servir à la fois d’indicateur de la santé biologique de cette forêt et en tant que taxon « phare » pour la conservation de sa biodiversité.
Pour chercher à réduire les menaces qui pèsent sur Colobus angolensis prigginei afin d’assurer sa survie à long terme et celle de son habitat, les auteurs recommandent:
- Une enquête complète à mi-parcours de forêt de montage du Kabobo et Ngandja, et des plus grandes galeries forestières à l’ouest de l’escarpement de Kabobo soit entreprise pour déterminer la répartition géographique et l’abondance de Colobus angolensis prigginei ;
- Qu’un réseau de personnes pour aider à localiser tous les groupes, puis surveillez la taille, l’âge et sexe de composition des groupes, domaines vitaux et menaces soit établit. Que ces données soient entré dans « PrigogineiBase » ;
- Un modèle de qualité de l’habitat pour Colobus angolensis prigginei soit élaboré. Les impacts des incendies, des mines, de l’agriculture et le changement climatique sur l’étendue et la connectivité des forêts de moyenne altitudes et forêt de montagne dans le Kabobo et de Ngandja soient modélisés ;
- Une étude écologique détaillée à long terme, et étude comportement de Colobus angolensis prigginei soient entreprises;
- Des études biogéographiques, comparatives, morphologique, moléculaire dans toute la répartition géographique de distribution de Colobus angolensis prigginei pour approfondir notre compréhension de l’évolution phytogéographie et arrangement taxonomique de cette espèce soient menées;
- Prévenir le braconnage et réduire l’incidence des incendies dans les réserves faunique de Kabobo et de Ngandja ;
- Apportez le sort de Colobus angolensis prigginei au peuple de la RD Congo, en particulier ceux qui vivent à proximité de Kabobo et la réserve faunique de Ngandja et les encourager à prendre des actions pour conserver ces singes ;
- Etablir Colobus angolensis prigginei comme l’un des trois espèces « phare » pour la conservation du Kabobo et la réserve faunique de Ngandja, ainsi que celles de Pan t. schweinfurthii et bongo Tragelaphus eurycerus (Ogilby, 1837). PrigogineiBase servira de ressource pour surveiller la répartition géographique et abondance de Colobus angolensis prigginei, aider à déterminer les priorités et les actions de conservation, et à produire les informations requises pour la réévaluation de son statut de menace pour la liste rouge de l’UICN des espèces menacées.
- Les auteurs concluent en sollicitant à toute personne en détention d’un dossier de Colobus angolensis prigginei, ou l’un des autres primates du paysage Kabobo-Luama, d’insérer les détails sur http://www.wildsolutions.nl/research/enresistrez/ ou envoyez-les par email à : [email protected].
Joël MUBAKE
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