Du point de vu conservation, 87 espèces végétales du massif montagneux de Lubero sont listées sur la liste rouge de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) au niveau mondial, selon une étude publiée dans le journal Open Edition.
Norbert Kambale Ndavaro, auteur principal et chercheur à l’université catholique de Graben, explique que 104 espèces réparties en 86 genres et 45 familles étaient inventoriées dans les îlots forestiers de Lubero sur 684,64ha de superficie totale.
Parmi ces espèces, 72 sont classées avec le statut de conservation de préoccupation mineures (LC) ; sept espèces notamment Entandrophragma utile, Grewia louisii, Guerea thompsonii, Harungana montana, Khaya anthotheca, Parinaria excelsa, Prinus africana sont classées vulnérables.
De ces espèces, Beilschmiedia louisii, Guarea cedrata, Milicia excelsa, Mitragyna stipulosa sont quasi menacées ; et Prioria balsamifera est déclarée en danger, renseigne l’auteur.
Selon lui, cette diversité taxonomique est relativement faible comparativement à celles d’autres blocs forestiers d’altitude du Rift Albertin congolais, notamment du parc national de Kahuzi-Biega avec 212 espèces regroupées en 66 familles et 161 genres sur 60 000ha, et de la réserve naturelle d’Itombwe avec 123 espèces appartenant à 51 familles et 99 genres.
La faible diversité taxonomique ligneuse des îlots forestiers de Lubero résulterait de l’intensité des menaces anthropiques sur les ressources ligneuses qui est plus forte dans les écosystèmes forestiers du massif montagneux de Lubero que dans ceux du parc national de Kahuzi-Biega et de la réserve naturelle d’itombwe, précise l’auteur.
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Ainsi, les espèces déclarées « Vulnérable », « Quasi menacées », et « En danger »sur la liste rouge de l’UICN à l’échelle mondiale méritent une attention particulière des décideurs politiques et des gestionnaires des forêts, déclare l’auteur.
Il est important de déterminer le diamètre minimal d’exploitabilité des principales essences commercialisables et de procéder non seulement à l’enrichissement des peuples ligneux des îlots forestiers, mais aussi à la mise en œuvre de mesures restrictives concernant l’exploitation des espèces ligneuses déclarées menacées, conclut-il.
Joël MUBAKE