Dans l’objectif d’analyser le rôle du tourisme au sein d’une aire protégée transfrontalière, cas du Parc National de Virunga par rapport à son cadre triple gagnant en tant que stratégie simultanée de développement durable, de conservation et de consolidation de la paix, Lisa TROGISH chercheuse en science sociale à l’Université de Wageningen au Pays-Bas avait réalisé et publié en novembre 2020 le travail intitulé «Tourisme de forteresse : explorer les dynamiques du tourisme, de la sécurité et de la paix autour de l’aire de conservation transfrontalière des Virunga ».
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Selon cet auteur, la zone de conservation transfrontalière des Virunga composée du Parc National des Virunga (PNVi) en RDC, du Parc National des Volcans (PNV) au Rwanda et du Parc National des Gorilles de MGAHINGA (MGNP) en Ouganda est idéale pour interroger le récit du tourisme de paix pour deux raisons principales à savoir :
Premièrement, il est le dernier habitat restant des gorilles de montagne en voie de disparition et est considéré à la fois comme un point chaud de la biodiversité par les défenseurs de l’environnement et comme une « proposition de vente unique » pour l’une des attractions touristiques fauniques les plus chères au monde.
Deuxièmement, il est située dans la région des Grands Lacs, une région tristement célèbre comme l’épicentre de la « guerre mondiale de l’Afrique » (Prunier, 2011) en raison de son histoire de guerres intra et interétatiques, y compris le génocide rwandais et ses conséquences caractérisées par un conflit violent persistant en RDC.
L’auteur renseigne que contrairement à l’idée selon laquelle la gestion des écosystèmes partagés améliore la collaboration entre les Etats (gouvernements) et l’économie nationale qui entraine améliorera du bien-être des citoyens, les résultats de ses recherches démontré que les propositions intergouvernementales de « tourisme de paix » sous les institutions faîtières de la collaboration intergouvernementale transfrontalière du Grand Virunga ont plutôt conduit à une concurrence accrue, à la méfiance et à la « diffamation » mutuelle entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda pour affirmer leur souveraineté et s’emparer la part du lion des revenus du tourisme des gorilles.
A en croire toujours cet auteur, les autorités du parc national exploitent la militarisation comme un indicateur de la « sécurité » qui est vendue aux touristes comme un produit luxueux (et lucratif) en combinaison paradoxale avec la possibilité de rencontrer des espèces menacées telle que le gorille des montagnes.
Dans une logique circulaire, ces revenus touristiques sont utilisés pour justifier et financer la militarisation des frontières nationales et des parcs pour finalement créer un rempart militaire contre les États voisins sous couvert de sécurisation des touristes.
L’auteur souligne les contradictions que cache le label de « tourisme de paix » en protégeant les visiteurs fortunés en utilisant des moyens militaires qui simultanément excluent et aliènent les résidents locaux.
Selon toujours cet auteur, l’offre de « sécurité humaine » pour les touristes souligne ainsi la violence structurelle et l’inégalité vécues par les habitants locaux qui ne sont pas considérés comme « humains » et profitent donc à peine des projets d’infrastructure en expansion, des évaluations des risques et des mesures de sécurité mises en œuvre autour d’eux.
De cette façon, l’auteur déduit que l’association de la paix avec la « sécurité humaine » promise dans le discours des parcs de la paix devient encore un autre produit de consommation pour les personnes qui peuvent se permettre de payer pour cette « paix ».
Il ajoute que le discours de l’amélioration des relations parc-personnes, le concept de parc de la paix est destiné à faciliter les revers dans le cas de la conservation transfrontalière des Virunga, car les populations locales connaissent plutôt une augmentation des inégalités et un sentiment d’abandon par les agents de conservation, étatiques et internationaux en raison de la fourniture de sécurité elle-même.
L’auteur conclut en disant que le « tourisme de paix » dans la conservation transfrontalière des Virunga semble donc rester une stratégie largement rhétorique destinée à plaire aux donateurs internationaux de conservation et de développement et aux touristes internationaux afin de garantir le financement d’autres parties prenantes et de projets ayant peu ou rien à voir avec la consolidation de la paix environnementale elle-même.
Joël MUBAKE
2 commentaires
Greetings.
I have read this article with interest, but it is unfortunate that it lacks objective eye of the author and hence the information in this article is not trustworthy. Here are the reasons:
1. The transboundary collaboration was created on a bottom up approach, where the Park rangers realized the necessity to work together to protect the endangered species that consider Greater Virunga Landscape as one house while it is shared between 3 countries. This initiative has allowed to conserve and protect biodiversity within the Greater Virunga Landscape. In this respect Gorillas census is jointly done, effort to combat illegal activities are done jointly through the coordinated patrols,…
2. Revenue sharing MoU is one of the results and best practice of the transboundary collaboration. Not only national revenue sharing scheme are in place but also Revenue sharing on transboundary gorilla group is done. The 50% of revenue on tourism on visiting group is sent back to the country of origin. Communities have been supported where community enterprises were put in place, alternative development project like livestock, bamboo growing, bee keeping projects, …
3. Transboundary issues are discussed within the GVTC framework, the issue of Sarambwe game reserve which as invaded by population was sorted out through this framework and now it is regenerating fast.
4. The border reaffirmation is one of the results achieved through the GVTC
5.Several dialogue meetings have taken place and the results were appreciated by the parties to the collaboration.
In this respect, it would be appreciated if the researcher could share his ideas on how she thinks transboundary issues can be sorted out without the dialogue framework which is the Transboundary collaboration. We have challenges:
Invasive species, wildlife crimes, recurring insecurity, competing development plans in the PAs, Poaching, Climate change, how can these be sorted out without taking into consideration transboundary aspects and collaboration?
In terms of security, the researcher should be aware of the presence of the armed groups in some of the parts of the GVL. She should be able to define the extent of wildlife crimes committed by the armed groups, and point out how natural resources are fuelling insecurity. She should be able to propose solutions and show how the situation can be improved without transboundary collaboration.
Tangible examples of achievements are available in DRC-Rwanda and Uganda. Better to go on the field and understand testimonies of women confirming that a lot was done to provide water to the communities around the protected areas, …
This is my personal views and I am convinced are based on reality.
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