Le bassin versant du lac Kivu au Rwanda a connu de changements significatifs au cours de la décennie 1990-2000, marquée par une perte de forêt allant de 26,6 à 18,7% et une augmentation des terres agricoles de 27,7 à 43%, selon une étude publiée dans Research Square.
Selon toujours cette étude, au cours de la décennie 1990-2000, l’analyse statistique indique une augmentation significative des terres agricoles, passant de 27,76% en 1990 à 43,17% en 2000, soit une augmentation nette de 565km2.
Parallèlement, une diminution considérable de la couverture forestière, passant de 26,6 à 18,78%, soit une diminution nette de 244km2. De plus, les zones bâties ont presque doublé, passant de 32km2 à 62km2.
Ces changements ont été attribués aux conflits politiques dans la région et aux mouvements de populations, renseigne cette étude.
Selon Naomie M Kayitesi, auteur principal et chercheur affiliée à l’Université de Lausanne en suisse, les décennies 2000-2010 et 2010-2020, ont vu la récupération des forêts de 24,8%.
Au cours de 2000-2010, la tendance forestière a montré une augmentation de 5%, soit un gain net de 154km2, tandis que l’agriculture a connu une diminution de 6%, soit un déclin net de 184km2.
Au cours de 2010-2020, cette période est marquée par une croissance notable des zones bâties, s’étendant de 37km2, soit une augmentation de 160% par rapport à la décennie précédente.
De plus, elle est aussi marquée par une augmentation de couverture forestière et des terres agricoles, respectivement 54 km2 et 11km2, ainsi qu’une diminution des plantations de thé et des prairies de 54km2 et 44 km2, respectivement.
A lire aussi: Comment aider la RD Congo à préserver et gérer durablement ses ressources forestières restantes ?
Les futurs changements dans l’utilisation des terres prévues pour 2030 et 2050 indiquent des trajectoires distinctes susceptibles d’être influencées par les tendances de développement démographique et socio-économique, déclare cet auteur.
Les résultats de cette étude contribuent à identifier les opportunités de restaurations des terres et d’efforts de conservation, garantissant ainsi la préservation de l’intégrité écologique du bassin versant du lac Kivu, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE