Les systèmes agroforestiers autours du PNKB sont hétérogènes et inclus les Champs Complanté d’arbres (différentes cultures sont pratiquées en même tems sur le même terrain), les haies vives et les jardins de case (culture d’ensemble de légumes et d’arbres fruitiers autour des habitations), selon une étude publiée dans la revue Science et Technique Forêt et Environnement du Bassin du Congo.
Muderhwa M.P., auteur principal et chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa, explique que la pratique de jardins de case est ascendante en termes de volume à Kashusha et Cibinda alors que les Haies vives le sont à Miti et à Chombo. Quant aux Champs Complanté d’arbres, la valeur supérieure est observée à Kashusha.
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Selon toujours cet auteur, 14 espèces au DBH (circonférence à 1,30m de hauteur) supérieur ou égal à 5cm, sont utilisées dans l’agroforesterie dans la zone d’étude. Il s’agit de : Cedrella serrulata (Meliaceae), Citrus sp (Rutaceae), Cupressus lusitanica (Cupressaceae), Erythrina abyssinica (Fabaceae), Eucalyptus sp (Moraceae), Ficus glumosa (Moraceae), Grevillea robusta (Ptroteaceae) ; Maesopsis emini (Rhamnaceae) ; Mangifera indica (Anacardiaceae), Markhamia lutea (Bignoniaceae), Persea americana (Lauraceae), Pinus patula (Pinaceae), Podocarpus usambarensis, (Podocarpaceae) et Polyscias fulva (Araliaceae).
Dans les 80 parcelles concernées par l’étude, six espèces dont Podocarpus usambarensis, Ficus glumosa, Polyscias fulva, Markhamia lutea, Erythrina abyssinica, Maesopsis eminii autrefois recherchés par la population dans les forêts du PNKB, sont maintenues dans ces parcelles.
Les jardins de case sont caractérisés par les espèces indigènes à savoir : Podocarpus usambarensis, Ficus glumosa et Polysias fulva, alors que les champs complantés et les haies vives comprennent plus des espèces exotiques notamment Grevillea robusta et Eucalyptus sp), renchérie l’auteur.
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Connaissant l’importance de la conservation de la biodiversité des forêts du Parc National de Kahuzi-Biega, les systèmes agroforestiers traditionnels pourraient être un outil pour réduire la pression sur les ressources du Parc et créer un environnement favorable pour beaucoup d’autres espèces, déclare l’auteur.
Ces pratiques agroforestières traditionnelles pourraient aider également à réduire les conflits entre les responsables du Parc et les communautés locales concernant l’accès à la terre pour les activités agricoles, conclut-il.
Joël MUBAKE