Dans le cadre de la recherche des stratégies environnementales qui peuvent servir dans un contexte international pour prédire de grandes catastrophes écologiques dans le siècle à venir, Philippe BOULANGER, Professeur des Universités en géographie a publié en septembre 2010, dans Cahiers de géographie du Québec, le travail intitulé « Du bon usage de l’environnement par les armées. Le début des stratégies nationales militaires de développement durable ».
L’auteur rappel qu’en France, les forêts lorraines, entre autres celles de l’Argonne ou de Verdun, subissent encore, un siècle après la Première Guerre mondiale, les séquelles des bombardements d’artillerie.
Il renseigne que l’influence du militaire apparaît au moins à quatre niveaux provoquant de profonds changements sur l’écosystème, notamment sur :
- Les défrichements : la création de bases militaires conçues comme de véritables villes, de terrains d’aviation et de moyens de transport (routes, voies ferrées, canaux), ainsi que l’emploi de différents systèmes d’armes conduisent à modifier le cadre environnemental. L’impact de ces aménagements sur l’écosystème, le plus souvent difficilement mesurable à défaut d’études scientifiques, peut être irréversible ;Au stade de la fabrication, les matières premières (plomb et autres métaux lourds) de même que les procédés utilisés, comme les solvants pour la synthèse des matériaux énergétiques, présentent des risques d’impact environnemental.Au stade de l’utilisation opérationnelle, les poudres et les propulseurs dégagent des produits de combustion et des résidus, des produits de détonation ainsi que des oxydes de métaux lourds.La pollution du champ de bataille se maintient par les corps de munition et la substance active non explosée.Dans la phase d’emploi, la disparition d’espèces végétales et animales est l’une des conséquences majeures. Ce phénomène se produit surtout lorsqu’une ligne de front est établie ;
- les bombardements et la défoliation : Les munitions classiques sont source de dégradation de l’environnement.Au stade de la fabrication, les matières premières (plomb et autres métaux lourds) de même que les procédés utilisés, comme les solvants pour la synthèse des matériaux énergétiques, présentent des risques d’impact environnemental.Au stade de l’utilisation opérationnelle, les poudres et les propulseurs dégagent des produits de combustion et des résidus, des produits de détonation ainsi que des oxydes de métaux lourds.La pollution du champ de bataille se maintient par les corps de munition et la substance active non explosée.
Dans la phase d’emploi, la disparition d’espèces végétales et animales est l’une des conséquences majeures. Ce phénomène se produit surtout lorsqu’une ligne de front est établie ;
- La maîtrise des conditions climatiques et à leur détournement à des fins militaires: En 1946, des ingénieurs de l’entreprise General Electric découvrent par hasard que des particules de glace sèche (dioxyde de carbone gelé), déposées dans une chambre froide, forment des cristaux de glace similaires à ceux présents dans les nuages.Cette découverte est à l’origine des programmes pour provoquer des pluies dans les régions touchées par la sécheresse.
Cette dernière intéresse aussi les militaires. La première modifié cation volontaire du climat par les militaires apparaît durant la guerre du Viêtnam au cours de l’opération Popeye (Durschmied, 2004).
À partir de la base aérienne d’Udorn en Thaïlande, trois WC-130 du Service météorologique de l’armée de l’air américaine larguent des fusées d’iodure d’argent et de plomb pour créer des nuages. Ils opèrent à la fois au Nord- Viêtnam, au Cambodge, au Sud-Viêtnam et au Laos en effectuant 12 000 sorties entre 1967 et 1972.
but consiste à prolonger la mousson et à provoquer des pluies endommageant la piste Hô-Chi-Minh empruntée par les armées nord-vietnamiennes pour ravitailler leurs partisans au sud du pays;
- Les risques nucléaires, bactériologiques et chimiques apparus au XXe siècle : Le risque de catastrophe écologique apparaît donc prépondérant, notamment concernant les centrales nucléaires dont 429 sont en activité dans le monde. Dans les armées occidentales, le militaire en opérations doit tenir compte du risque biologique naturel, source de stress, ainsi que des risques chimiques et radiologiques dans l’environnement industriel.
Selon l’auteur, la révolution culturelle militaire est certaine, mais celle-ci apparaît, malgré tout, limitée à quelques armées modernes dont les résultats sont à étudier à long terme. Le « bon usage de l’environnement par les armées » reste, en grande partie dans le monde, lié aux multiples sources de tension et à son exploitation à des fins coercitives.
Il conclu en recommandant que la coopération entre Défense et Environnement dans les États développés doive devenir de plus en plus une nécessité malgré l’établissement d’un corpus de règles internationales, par exemple celui interdisant, l’utilisation de l’eau comme arme de guerre.
Joel MUBAKE
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