Il est très difficile pour un agriculteur du Sud-Kivu de sortir de la pauvreté suite au problème d’accès à la terre, avec le ratio « superficie par exploitation » faible, combinée au taille des ménages élevée.
C’est le résultat d’une étude réalisée par Neema Ciza Angélique, du département d’économie rurale, Faculté des sciences économiques et de gestion, de l’Université Evangélique en Afrique de Bukavu, et publiée en mars 2022 dans le journal MDPI.
En voulant comprendre le rôle du développement agricole dans la réduction de la pauvreté et le maintien de la sécurité alimentaire des ménages ruraux en RDC, l’auteur découvre que le développement agricole au Sud-Kivu et en RDC reste une tâche importante et incertaine pour la prochaine décennie.
La question foncière est toujours importante pour assurer un développement agricole coordonné en RDC, malheureusement, le système actuel est insuffisant pour une revitalisation agricole à long terme.
D’une manière générale, l’auteur renseigne que de grandes incertitudes subsistent quant à la possibilité de cultiver les terres pendant une durée suffisamment longue pour garantir un retour sur les investissements que nécessite notamment la dégradation de la fertilité des sols.
Les droits formels peuvent être des instruments importants pour assurer un accès équitable à la terre, mais dans le contexte congolais, il faut reconnaître que la réalité est souvent complexe, et que les contextes ruraux sont plus compliqués que les règles formelles qu’ils fournissent habituellement.
L’état des routes et des infrastructures en général est un facteur aggravant en milieu rural. En outre, les conflits fonciers dans le Sud-Kivu sont l’une des principales causes courantes de conflit dans la région. Ces conflits sont le résultat de restrictions de frontières terrestres inappropriées, incertaines et déroutantes ; conflits familiaux sur des questions d’héritage; et les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
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En outre, l’accès aux ressources économiques et naturelles, le sous-financement de l’agriculture locale et la négligence politique sont également des problèmes importants.
L’absence d’infrastructures suffisantes, l’incapacité à faire face à une innovation technologique rapide et l’inégalité dans la répartition des terres sont actuellement les principaux facteurs de la mauvaise performance du secteur agricole.
Pour l’auteur, Il y a un besoin de reconstruction, de revitalisation et de transformation dans le secteur agricole pour être en mesure de relever les défis croissants et de réaliser son plein potentiel.
Sur base des résultats, l’auteur propose premièrement, le traitement de problème de faible revenu des activités agricoles, une politique efficace et équitable de lutte contre la pauvreté en milieu rural, si nous envisageons de faire du secteur agricole le moteur du développement du pays (comme l’a dit trop souvent le président actuel).
Il est essentiel d’accompagner la sécurisation foncière des agriculteurs par des mesures appropriées permettant une meilleure valorisation des terres agricoles dont les occupants disposent d’un statut foncier sécurisé, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE
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