Au cours des dernières décennies, l’approche agroforestière a attiré l’attention des chercheurs en raison de sa capacité à réduire la perte et la dégradation des terres (Cooper et al., 1996), à améliorer la sécurité alimentaire ( Kiptot et al., 2014 ) et à atténuer le changement climatique ( Mbow et al., 2014 ).
Dans le souci de déterminer les zones propices à l’agroforesterie dans les districts administratifs autour de la Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI) située dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la RDC, envie d’obtenir une carte adéquate de l’utilisation des terres autour du RNI pour guider la prise de décision, Géant BISIMWA CUMA, chercheur à la Faculté des Sciences de l’Agriculture et de l’Environnement de l’Université Evangélique en Afrique (UEA) a réalisé et publié en décembre 2021 le travail intitulé « Adéquation pour la mise en œuvre de l’agroforesterie autour de la Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI), Est de la RD Congo : Application de l’approche du Processus de Hiérarchie Analytique dans l’outil de système d’information géographique ».
Les informations relatives à l’unité du sol, à la topographie, au climat, aux infrastructures routières, aux rivières, aux villages, à l’utilisation des terres et à la couverture terrestre ont été analysées par l’auteur à l’aide du processus de hiérarchie analytique qui consiste à effectuer une comparaison deux à deux de tous les critères retenus. Les analyses spatiales ont été menées pour déterminer la matrice qui confronte les variables retenues et leurs poids correspondants.
Après analyse effectué dans ArcGIS 10.7, les résultats ont permis à l’auteur d’identifier quatre zones d’aptitude agroforestière. La première classe de très haute aptitude représentée ~ 29,2 % (220 400 ha) de la zone d’étude totale, suivie de la classe de haute aptitude avec ~22,3 % (167 200 ha). Les classes d’aptitude moyenne (modérée) et faible représentaient respectivement ~34 % (258 400 ha) et ~14,5 % (114 000 ha) de la superficie totale.
A en croire toujours cet auteur, les zones les plus propices ont été observées dans les Hauts-Plateaux (~62%), Kaziba (~66,3%) et Minembwe (~34,2%). Le district de Mwenga avait la plus faible proportion de zones convenables (~8,9%). Les zones les moins adaptées étaient principalement situées à Kamituga (~38,7%), Mwana (~32,1%) et Mwenga (~33,2%).
En résumé, les zones très hautes et hautes convenables étaient prédominantes à Itombwe (~90,6%), Minembwe (~89%), Hauts-Plateaux (~85,9%) et Kaziba (~78,5%). Ces zones/districts doivent donc être privilégiés pour étendre la pratique agroforestière autour de la Reserve naturelle d’Itombwe, recommande l’auteur.
La prise en compte des besoins et connaissances des communautés locales (capacité logistique et technique) dans la mise en œuvre de l’agroforesterie doit intéressé la stratégie de gestion des ressources autour de la Réserve Naturelle d’Itombwe, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE