Le bassin du Congo possède la plus grande diversité de poissons du continent africain et se classe au deuxième rang mondial pour la diversité des espèces, après le bassin de l’Amazone (Moelants, 2015; Harrison et al., 2016).
La rivière Ulindi n’a pas encore fait l’objet d’étude sur la biodiversité ichtyologique depuis le départ des colons Belges. Et pourtant, c’est une rivière très importante dans la région qui traverse une grande région biogéographique et semble contenir une riche diversité ichtyologique jusque-là inconnue dans son ensemble.
Elle est la plus longue rivière de la Province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo et prend sa source à Niakunduku non loin du Lac Lungwe dans les hauts plateaux d’Itombwe à plus de 2 800 m d’altitude (Marlier, 1954).
Dès lors, certaines espèces piscicoles présentes dans cette partie du bassin du fleuve Congo risquent de disparaître avant qu’elles ne soient connues suite à la prolifération des dragues pour les extractions minières en utilisant le mercure tout au long de cet important affluent du Fleuve Congo. Et pourtant, la connaissance de la biodiversité d’un milieu est une condition sine qua non pour sa gestion durable (Freyhof et al., 2015; Hermoso et al., 2016).
Dans le souci d’apporter une contribution sur la connaissance actuelle de la composition de l’ichtyofaune du bassin de la rivière Ulindi, Gabriel MUKABO OKITO a réalisé et publié en octobre 2020 une étude intitulée « Les poissons du bassin de la rivière Ulindi, à l’Est de la République Démocratique du Congo : revue de la littérature ».
L’analyse de toutes les sources bibliographiques (Pellegrin, 1935; David et Poll, 1937; Marlier, 1954; Marlier, 1958; Banister et Bailey, 1979; Koffelat,et al., 1988; Froese et Pauly, 2019) consultées par l’auteur renseignent que le bassin de la Rivière Ulindi déjà étudié jusqu’en 2019 compte au total 31 espèces de poissons regroupées en quatre (4) ordres, neuf (9) familles et dix-sept (17) genres.
Il s’agit de : Amphilius kivuensis Pellegrin, 1933 ; Amphilius sp. (Günther, 1864) ; Amphilius jacksonii Boulenger, 1912 ; Amphilus uranoscopus (Pfetter, 1889) ; Phractura lindica Boulenger, 1902 ; Clarias liocephalus Boulenger, 1898 ; Clarias camerunensis Lönnberg, 1895 ; Clarias hilli Fowler, 1936 ; Clarias jaensis Boulenger, 1909 ; Clariallabes longicauda (Boulenger, 1902) ; Chiloglanis batesii Boulenger, 1904 ; Chiloglanis marlieri Poll, 1952 ; Chiloglanis micropogon Poll, 1952 ; Chiloglanis reticulatus Roberts, 1989 ; Chiloglanis pojeri Poll, 1944 ; Ctenopoma multisp犀利士
ine Peters, 1844 ; Microctenopoma nanum (Günther, 1986) ; Microctenopoma sp Norris, 1995 ; Astatotilapia burtoni (Günther, 1894) ; Chromidotilapia schoutedeni (Poll, Thys, van, den & Audenaerde, 1967) ; Oreochromis niloticus (Linnaeus, 1758) ; Oreochromis spilurus (Günther, 1894) ; Mastacembelus frenatus Boulenger, 1901 ; Mastacembelus congicus Boulenger, 1896 ; Labeobarbus somereni (Boulenger, 1911) ; Labeobarbus pellegrini (Bertin & Estève, 1948) ; Raiamas moorii (Boulenger, 1900) ; Barbus sp Cuvier & Cloquet,1816 ; Opsaridium ubangiense (Pellegrin, 1901) ; Mesoborus crocodilus Pellegrin, 1900 ; Mormyrus caballus Boulenger, 1898.
L’auteur renseigne qu’au moment où on assiste à une prolifération des dragues pour les extractions minières en utilisant le mercure tout au long de cet important affluent du Fleuve Congo, il est souhaitable d’intensifier les recherches ichtyologiques afin que les espèces probablement nouvelles ne disparaissent avant qu’elles ne soient connues.
De manière générale, une meilleure connaissance de la biodiversité ichtyologique des rivières du bassin du Congo et de la Rivière Ulindi en particulier permettra une meilleure gestion de celle-ci d’une part et constituera d’autre part une bonne base pour définir de programme de surveillance de nos milieux aquatiques, renchérit l’auteur.
Dans l’état actuel des connaissances sur l’ichtyofaune du Bassin de la Rivière Ulindi, l’auteur recommande d’une part, une étude approfondie de la taxonomie et de la systématique des cours supérieur, moyen et inférieur et d’autre part, une évaluation d’impacts des activités minières en pleine croissance le long de la rivière Ulindi, sur la nature de cet écosystème ainsi que la physiologie de son ichtyofaune.
Joël MUBAKE
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