Dans l’objectif d’évaluer l’abondance et la distribution spatiale de la population d’hippopotames dans la rivière Ruzizi et sur les côtes des embouchures de la rivière, chavirant sur le lac Tanganyika dans la ville d’Uvira d’une part, évaluer les pressions du braconnage dans la plaine de la Ruzizi, et donné des stratégies collectives et participatives pour la protection durable de cette espèce d’autre part, Jean De Dieu MANGAMBU MOKOSO avait réalisé et publié dans le Journal of Applied Biosciences en mars 2022 le travail intitulé « Hippopotamus amphibius Linnaeus 1758 à la rivière Ruzizi et au lac Tanganyika (Territoire d’Uvira, Sud-Kivu, RD Congo) : recensement de la population et implications pour la conservation ».
Pendant 5 mois d’échantillonnage reparti en 2 mois de prospection dans différentes stations le long de la rivière Ruzizi et ses affluents importants, et 3 mois d’investigations menées le long de la plage au nord de l’embouchure de Kavinvira et dans toute la ville d’Uvira, l’auteur a observé 412 fèces (excrément), 123 empreintes, 129 pistes et 145 individus d’hippopotames.
Selon cet auteur, les nombres d’individu de cette espèce sont élevés dans les endroits éloignés des habitations humaines. Cependant, dans les sites proches des activités humaines, la densité et l’abondance sont faibles.
Le taux moyen de rencontre par km de signes d’activités des hippopotames et de la population était plus élevé dans les zones humides de NYANGARA et KAHOROHORO, renseigne l’auteur.
A en croire toujours cet auteur, la cohabitation entre la population locale et les hippopotames conduit à des conflits qui vont du pillage répété des cultures à l’attaque directe des animaux, entraînant la mort d’êtres humains.
LUVUNGI et KATOGOTA sont le plus touchés par les dégâts causés par les hippopotames, tandis que les pertes en vies humaines ont été plus importantes dans la ville d’Uvira.
D’une part, l’homme occupe les zones de pâturage des hippopotames de manière non durable, tandis que les hippopotames augmentent en nombre, causant des dommages à l’agriculture, à la pêche ou au bétail.
Pour pallier à cette situation, l’auteur recommande la sensibilisation de la population locale aux services écosystémiques rendus par ces animaux.
Pour atténuer les impacts négatifs, il recommande :
- La protection des hippopotames et de leur habitat contre les activités humaines ;
- Promouvoir les hippopotames en sensibilisant le public et la population rurale pour une meilleure intégration de cette espèce dans la culture locale ;
- La sensibilisation à l’utilisation et à la gestion durable des ressources naturelles.
Joël MUBAKE
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