Les rivières de Bukavu charrient des sédiments et toutes sortes de pollutions (physiques et biochimiques) qui viennent envahir les baies du lac Kivu, alors qu’étant des lieux idéaux pour la reproduction des poissons, compte tenu de leurs caractéristiques physico-chimiques mais aussi des lieux relativement calmes, à l’abri des turbulences.
C’est les résultats d’une étude réalisée par Prosper Rugomba Mweze, chercheur à la faculté de sciences de l’Université Officielle de Bukavu et publié en septembre 2022 dans le journal Scientific Research.
La recherche documentaire appuyée par l’analyse des sédiments entre 2003 et 2021 au niveau des déversoirs des rivières de la ville de Bukavu grâce au logiciel Arc GIS, l’observation des principaux endroits de la rive du lac modifiés, l’évaluation des zones et périmètres de sédiments déposés par les cours d’eau et d’en déduire le taux de sédimentation, ont permis à l’auteur de constater que le baie de Bukavu est envahi par les sédiments transportés par les rivières de Bukavu.
La superficie de ces sédiments transportés entre 2003 et 2021 par la rivière Kahwa est évaluée à 18773.100 m2, avec un périmètre de 1068.520 m.
Pour la rivière Wesha, la superficie de sédiments transportés est évaluée à 2686,730 m2, avec un périmètre de 374,894 m. La rivière Tshula présente une occupation des sédiments évaluée à 4745,520 m2 de superficie, avec un périmètre de 473,574 m. Quant à la rivière Mugaba de Bwindi, la superficie de sédiments est évaluée à 6834,720 m2, avec un périmètre de 617,370 m.
En fin, la rivière Nyamuhinga (Vers Kazingo), présente une superficie des sédiments évaluée à 4730.950 m2, avec un périmètre de 617.370 m.
Il ressort de ces résultats que la rivière Kahwa a une zone et un périmètre de sédiments importants, suivis de Mugaba, puis de Tshula, Nyamuhinga et enfin le Wesha.
L’auteur renseigne que le dépôt des sédiments à Bukavu est suivi par des constructions anarchiques qui ses mettent en place.
Impacts négatifs.
Les conséquences de transport de ces sédiments aura un impact négatif sur l’écosystème du lac. Les nutriments contenus dans les sédiments peuvent entraîner une eutrophisation qui peut conduire à la prolifération de plantes aquatiques, parfois toxiques. Le phénomène de sédimentation limitera ainsi la pénétration des rayons solaires dans le fond du lac. Suite à cela la chaleur du fond du lac se retrouve modifiée mais aussi les activités photosynthétique impactées.
Leur habitat étant ainsi menacé par modification dû aux sentiments charriés par les rivières, les poissons vont migrer et chercher un habitat favorable, peut-être vers le Rwanda.
Suite à la migration des poissons, les services rendus par l’écosystème lacustre à l’homme sont réduits, impactant ainsi celui-ci.
L’auteur recommande aux autorités de protéger ce patrimoine qui contient aussi une grande quantité de gaz méthane qui constitue non seulement une menace mais aussi et surtout une opportunité de richesse pour le pays, conclut-il.
Joël MUBAKE
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