Tout projet allant dans le sens d’exploitation minière dans le lit de la rivière Aruwimi serait tout simplement inopportun selon une étude publié dans le livre intitulé « Exploitation minière semi-industrielle dans la rivière Aruwimi, Bassin du Congo (RDC) » de Mangambu Mokoso Jean De Dieu, Professeur à l’Université Officielle de Bukavu et membre de la rédaction de la flore d’Afrique Centrale du jardin botanique de Meise en Belgique.
Il est impératif que l’exploitation des ressources minières de lit de la rivière Aruwimi puisse engendrer des calamités et des désastres sur les populations et sur l’environnement. Elle apporterait plutôt plus de problèmes que de solutions, déclare Mokili Kanda Etikola José-Zobel, l’auteur principal de l’article intitulé « Impacts environnementaux de l’exploitation minière : paradoxes sur écosystèmes fragiles au le développement durable ».
A en croire cet auteur, l’exploitation de la rivière Aruwimi exposerait le groupement Likombe (localités de Liambe, Likombe, Ilongo et ses environs) dans le Secteur Bangelema- Mongandjo aux conséquences suivantes:
- Les concessions minérales dans les carrés hors de la surface d’eau se trouvant sur le territoire des peuples indigènes subiraient menaces d’acculturation, voie de disparition;
- La déforestation et la perte de la biodiversité terrestre et d’eau douce ;
- La pollution des eaux et des sols : contaminations accidentelles (ruptures de pipeline) et/ou déversements intentionnels des déchets (notamment eaux de formation) ;
- La pollution de l’air (flammes des torchères, brûlage de la végétation imprégnée de cru lors des opérations de nettoyage) ;
- Les pertes économiques pour les populations locales (mort du bétail et dégâts pour les cultures, diminution de la productivité des sols à cause de la pollution) ;
- La déstabilisation de l’équilibre stratigraphique (stabilisation par superposition des couches géologiques) du sol qui conduira à la multiplication d’érosions dans la région. Cela risquerait d’ouvrir la boîte aux pandores si ces érosions touchaient les tourbières de la région et libéraient par conséquent, le CO2 emprisonné !
La meilleure action à mener pour lutter contre la pollution repose sur des mesures préventives, car elles englobent tous les aspects de la pollution (air, eaux, sols, etc.) et supposent une coordination entre divers domaines comme le développement industriel, l’urbanisme, la mise en valeur des ressources en eau et la politique des transports, recommande l’auteur.
La démarche de prévention met directement l’accent sur l’emploi de procédés, méthodes, matières et énergies qui évitent ou réduisent au minimum la création de polluants et de déchets à la source, au lieu de préconiser des mesures qui interviennent en aval, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE