Dans l’objectif de déterminer les zones bioclimatiques et d’établir la répartition potentielle de la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) dans le Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) afin de faciliter le suivi et une gestion plus poussés de cette espèce en cas d’infestations à grande échelle, Marcellin C. Cokola, chercheur à la faculté des sciences de l’agriculture et de l’Environnement à l’Université Evangélique en Afrique (UEA), a réalisé et publier en novembre 2020 dans le journal Springer Link le travail intitulé « Zonation bioclimatique et répartition potentielle de Spodoptera frugiperda (Lepidoptera : Noctuidae) dans la province du Sud-Kivu, RD Congo ».
Les résultats de ses recherches présentent trois zones bioclimatiques à savoir :
La zone 1 se caractérise principalement par des amplitudes thermiques diurnes moyennes, des paramètres pluviométriques très élevés et des moyennes de température très basses.
La zone 2 est caractérisée par des conditions isothermes et pluviométriques spécifiques très élevées, une saison sèche de très courte durée, une saisonnalité des températures très basse et annuelle, une amplitude de température diurne moyenne.
La zone 3 était caractérisée par une température annuelle très élevée, la saison sèche la plus longue, l’indice d’humidité annuel très élevé et une très faible précipitation annuelle.
Selon cet auteur, Les zones les plus propices à la chenille légionnaire d’automne au Sud-Kivu sont majoritairement situées dans la zone bioclimatique 3 caractérisée par une température annuelle très élevée, reparties en deux corridors à savoir :
Le corridor oriental couvrant les zones orientales des territoires de Kalehe, Kabare, Walungu, Uvira et Fizi et le corridor occidental couvrant les zones occidentales des territoires de Kalehe, Kabare, Walungu et Mwenga, le sud de Shabunda et les territoires du nord-ouest de Fizi.
Les infestations sont plus fréquentes dans le premier couloir, précise l’auteur. Des différences infestations de la chenille légionnaire d’automne au sein dudit corridor, ont été démontrées entre la plaine de la Ruzizi (basse altitude) et Kabare (moyenne altitude)
L’auteur conclut en renseignant que le changement climatique a des effets sur ces insectes, impactant directement leurs cycles de vie ou indirectement leurs hôtes et/ou prédateurs.
Selon toujours cet auteur, la capacité migratoire des adultes de cette espèce est un trait adaptatif supplémentaire pour permettre la rapidité de sa migration au Sud-Kivu.
Compte tenu de sa capacité de ravageur du maïs et d’autres plantes cultivées, comme le sorgho, etc., l’auteur recommande une attention particulière à la gestion de cette espèce, afin de prendre des mesures efficaces et d’empêcher sa propagation ultérieure.
Joël MUBAKE