Incertitudes Climatiques Dans Le Secteur Agricole à Kabare : Quelles Stratégies d’Adaptation Par Les Exploitants Agricoles Des Zones Marécageuses ?

Le changement climatique qui résulte de l’augmentation des gaz à effet de serre et donc de la température planétaire constitue une menace pour l’agriculture familiale (Kabore et al., 2019 ; Abid et al., 2015 ; Kergomard, 2012).

Pour comprendre cette menace dans le territoire de KABARE, Arsène MUSHAGALUSA BALASHA, a publié en mai 2021 dans open edition journals l’article intitulé « Perception et stratégies d’adaptation aux incertitudes climatiques par les exploitants agricoles des zones marécageuses au Sud-Kivu ».

A l’issu d’analyse de la perception et des stratégies d’adaptation des agriculteurs aux incertitudes climatiques dans les zones marécageuses du Sud-Kivu, en particulier dans le territoire de Kabare, les résultats ont montré que le changement climatique est réel et se manifeste par l’irrégularité des précipitations, des températures à tendance montante ainsi que la pullulation des bioagresseurs de plus en plus difficiles à contrôler.

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Selon toujours cet auteur, les impacts négatifs associés à ce changement comprennent la perte de la fertilité du sol, la chute de rendement des cultures, les inondations et la destruction des cultures par les ravageurs suivie par la perte des récoltes.

Cependant, Il poursuit en précisant que ces impacts affectent non seulement les conditions du travail des agriculteurs, mais aussi ont des répercussions directes sur leurs moyens d’existence et leur situation socio-économique.

Les stratégies d’adaptation mises en place comprennent principalement le curage de cours d’eau pour gérer les inondations, l’usage des matières organiques et le paillage du sol pour amender et protéger les sols ainsi que les cultures, renseigne toujours l’auteur

La diversification des cultures est utilisée par nombreux agriculteurs pour des raisons alimentaires (autoconsommation) et financières ainsi que pour minimiser les risques de mauvaises récoltes.

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Au demeurant, l’inspection permanente des exploitations permet d’y identifier les problèmes des ravageurs alors que la lutte chimique à base des insecticides et des fongicides est devenue l’option privilégiée pour contrôler les nuisibles des cultures.

Pour l’auteur, Bien que certaines de ces stratégies mises en place résolvent certaines difficultés de court terme, les défis à relever sont encore nombreux : l’usage non raisonné des pesticides sans équipements de protection ni matériel approprié de pulvérisation constitue un problème sérieux pour la santé des agriculteurs et un danger pour leurs agroécosystèmes.

Il poursuit en disant que le brûlis utilisé par beaucoup d’agriculteurs entraine une perte importante des matières organiques et constitue une menace pour la biodiversité.

Au terme de ce travail, l’auteur recommande le  renforcement de capacité des agriculteurs sur les pratiques agroécologiques pour accroitre la résilience de ces derniers, tout en tenant compte de leurs savoirs endogènes.

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Des formations en groupe sous forme de champs-écoles permettront un meilleur apprentissage des techniques de gestion de l’eau, des bioagresseurs et de la fertilité du sol ainsi que de l’usage sécurisé et optimisé des produits phytosanitaires et des matières fertilisantes.

La pratique de l’agroécologie pourrait être considérée comme une innovation dans la région, mais cette transition nécessite des études préalables pour identifier les défis à relever et les conditions d’acceptabilité des agriculteurs de l’agro-écologie pour que celle-ci soit adoptée à une échelle significative, conclut l’auteur.

Joël MUBAKE