L’analyse de la qualité des eaux de la rivière Ruzizi présente les valeurs de l’indice de la qualité de l’eau en excès par rapport aux normes de l’OMS pour l’eau potable. ce qui pousse l’auteur à croire que la rivière Ruzizi est actuellement impropre à la consommation d’eau potable.
C’est les résultats d’une étude réalisée par Fabrice Amisi Muvundja, chercheur à l’unité d’enseignement et de recherche en hydrobiologie appliquée (UERHA), du département de Biologie-Chimie de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (ISP/Bukavu), et publié en juillet 2022.
En étudiant la qualité de l’eau de la rivière Ruzizi pour la consommation et d’autres fins en utilisant la méthode d’indice de qualité de l’eau, l’auteur découvre les valeurs d’indice de qualité de l’eau (IQE) pour la rivière Ruzizi allant de 605 à 792 sur l’ensemble des stations d’échantillonnage. Selon cet auteur, les valeurs dépassaient de façon significative les limites de l’eau potable (IQE <100) sur le potentiel hydrogène(pH), HCO3−, Cl−, demande chimique en oxygène(DCO), demande biologique en oxygène(DBO), matière organique, ammonium(NH4+), nitrate(NO2)−, phosphate(PO43-), silice(SiO2), turbidité et alcalinité totale.
Le site de Ruzizi II a donné des valeurs de turbidité les plus élevées que le site de Ruzizi I, précise l’auteur.
A en croire toujours cet auteur, la pondération de nitrate (NO) et au nitrite (NO-) était la plus élevée dans cette rivière.
Pour rappel, la littérature scientifique renseigne que la consommation d’eau à forte concentration de nitrates ou de nitrites peut provoquer la maladie de la méthémoglobinémie (syndrome du bébé bleu) chez les nourrissons, des carcinomes gastriques, des douleurs anormales, des malformations congénitales du système nerveux central et le diabète (Vasanthavigar et al., 2010 ; Varol et Davraz, 2015).
Pour l’auteur, l’indice de qualité de l’eau élevé provient probablement des déchets municipaux et des charges organiques générées par l’activité agricole.
Cependant, bien que les déchets solides n’aient pas été étudiés par cette étude, l’auteur renseigne que l’accumulation de déchets solides était évalué de 1 200 et 1 700 m3 / an composés de 60 % de déchets organiques domestiques et de 40 % de déchets solides industriels (EGL, 2015).
Pour remédier à cette situation, l’auteur pense que les plastiques et autres polluants solides présents dans le lac Kivu et la rivière Ruzizi nécessitent un plan de gestion des déchets complet et intégré. Une telle initiative pourrait également soutenir le lac Tanganyika (point chaud de la biodiversité en eau douce).
C’est pourquoi, Il invite les gestionnaires de barrages à financer la gestion des déchets en affectant à des programmes de recyclage ou de capture/réduction des déchets des ressources équivalentes à ce qu’ils perdent en production d’électricité du fait de l’évacuation des déchets.
Des méthodes agricoles spécialisées telles que le terrassement, le boisement et l’amélioration des pâturages dans les zones à forte pente peuvent réduire les glissements de terrain, la formation de ravines et l’érosion. Chacun de ces éléments compromet l’intégrité environnementale des affluents et l’exploitation du barrage de Ruzizi, renchérit toujours cet auteur.
Enfin, les agences gouvernementales devraient appliquer les politiques et réglementations en matière d’étude d’impact environnementale (EIE) concernant les futurs barrages hydroélectrique, conclut l’auteur.
JOEL MUBAKE
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