Dans l’objectif de fournir de nouvelles informations sur les effets potentiels des microplastiques au niveau de la population ; l’absorption et la dépense d’énergie du copépode marin Temora longicornis (Müller, 1785) pour ses fonctions vitales essentielles telles que l’entretien, la croissance, la maturation et la reproduction ont été quantifiées ; et l’impact des microplastiques sur cet équilibre a été évalué par Gert Everaert et Karel Vlaeminck dans leur travail intitulé «Effets des microplastiques sur la dynamique de population d’un copépode marin : aperçus d’une expérience en laboratoire et d’un modèle mécaniste » réalisé et publié en Avril 2022 dans la revue Environmental toxicology and chemistry.
Pour y arriver, une approche en deux étapes a été suivie par les auteurs de ce travail. Dans un premier temps, une expérience d’alimentation a été réalisée pour évaluer l’impact de la présence de microplastiques sur le taux de filtration de T. longicornis et d’obtenir une relation concentration-réponse.
Dans une deuxième étape, les données empiriques sur le taux de filtration (de l’étape 1) ont été incorporées dans La théorie DEB-IBM pour simuler la dynamique théorique des populations de T. longicornis.
Ce faisant, les effets théoriques potentiels des microplastiques sur la dynamique des populations de T. longicornis ont été quantifiés. Des conditions environnementales artificielles, mais réalistes, imitant les conditions abiotiques de la partie sud de la mer du Nord ont été utilisées dans les deux configurations expérimentales comme dans le cadre du modèle.
Pendant la recherche, le copépode marin T. longicornis a suivi une réaction de concentration lorsqu’il a été exposé à une série de concentrations de microplastiques.
Selon les auteurs, il est important de noter qu’à des concentrations de microplastiques ≤ 100 particules L -1, aucun effet indésirable n’a été observé pour les organismes individuels.
Ce qui pousse les auteurs à croire que les courbes concentration-réponse n’indiquent aucun impact des particules de microplastiques aux niveaux individuel et de la population tant que les concentrations de microplastiques restent dans la plage de 0 à 100 particules L -1.
Par contre, le taux de filtration diminuait de 50 % à une concentration de microplastiques de 1956 ± 311 particules L -1 ; Et en fonction de la température et de la densité des aliments, la densité de population à l’équilibre diminuerait de 50 % à des concentrations de microplastiques allant de 311 à 1303 particules L -1, dans une implémentation IBM de la théorie DEB.
A en croire toujours ces auteurs, à mesure que la population humaine continue de croître et que notre dépendance au plastique ne devrait pas changer dans le cadre d’une approche de statu quo et que les initiatives d’économie circulaire échouent (Lau et al., 2020), une augmentation constante et substantielle des concentrations de microplastiques marins et la probabilité de causer des effets néfastes sont attendues.
Étant donné que le travail de Gert Everaert et Karel Vlaeminck était à court terme et en laboratoire et qu’il n’était validée qu’indirectement avec des données de terrain, les répercussions in situ des microplastiques sur les populations de zooplancton sur le terrain doivent encore être étudiées, recommandent ces auteurs.
Joël MUBAKE