54% d’alevins d’Oreochromis niloticus (Tilapia) utilisée dans la culture en cage dans le sous-bassin de Bukavu dans le lac Kivu proviennent du Rwanda et 46% de la RD Congo. Les agriculteurs préfèrent les alevins du Rwanda par ce qu’ils sont de type mono-sexe par rapport à ceux de la RD Congo pourtant, une étude récente dans le bassin de Bukavu a révélé que les souches d’Oreochromis niloticus importées du Rwanda, ont six fois plus de parasites monogéniques (nouveaux pour le Lac Kivu) que les souches indigènes du Lac Kivu (Muhindo, 2020). Ce qui pourrait provoquer une invasion de nouveaux parasites qui décimerait les espèces d’Oreochromis niloticus et les autres poissons natifs du lac.
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C’est parmi les résultats d’une étude réalisée par Gabriel BAGUMA, chercheur à l’Université Officielle de Bukavu et publiée en février 2023 dans le journal Research Square.
En analysant les résultats de mesure de la profondeur du site ou les cages sont installés, de la distance de la cage à la côte, des sédiments du fond de ces sites, mais aussi de l’interview basée sur un questionnaire d’enquête auprès des opérateurs des cages flottantes, l’auteur découvre que seule la baie de Ndendere possède le plus grand nombre de cages par rapport aux autres baies.
Cette baie est très appréciée par les opérateurs au vu du nombre de pêcheurs qui la fréquentent par rapport aux autres baies, renseigne l’auteur; Alors que, l’emplacement des cages ne doit pas coïncider avec les zones de pêche traditionnelles (Zaghoudi, 2013).
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La nature du fond benthique observé par l’auteur dans les baies étudiées est constituée de la boue, de sable et de déchets plastiques. Cela ne répond pas aux critères d’un site idéal pour l’élevage en cage, notamment un substrat ferme avec une recombinaison de graviers fins, de sable et d’argile (CMFRI, 2021).
Selon toujours cet auteur, les paramètres physiques collectés révèlent que peu de cages ont une largeur inférieure à 5m, et les cages de plus de 5 m de large sont plus nombreuses.
L’auteur fait savoir aussi que dans certaines cages on utilise des moustiquaires et dans d’autres des tissus pour les cages des alevins. Pour ce dernier, ces pratiques peuvent réduire la circulation de l’oxygène dans la cage.
A en croire toujours cet auteur, la culture de poissons en cage dans les baies du Lac Kivu manque d’arrangements institutionnels et de coordination entre les institutions du secteur public pour établir les règlements nécessaires qui peuvent accommoder le développement de l’aquaculture en cage.
Ce pourquoi, il recommande des études biologiques et physico-chimiques de ces sites pour compléter la recherche axée sur l’impact environnemental de la culture en cage sur l’écosystème du lac Kivu.
Il encourage aussi les pêcheries de contrôle dans la surveillance de l’habitat et dans l’utilisation d’une souche native du lac Kivu.
La rédaction
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