Selon une étude publiée dans la revue PloS One en date du 04/09/2024, le changement climatique est réel dans toutes les zones agro-écologiques (ZAE) du Sud-Kivu. Cette situation fait appel à des actions concrètes pour renforcer la résilience des producteurs agricoles aux effets adverses associés à ce changement.
De ces actions, l’ajustement du calendrier agricole est primordial. En effet, un calendrier agricole aide les agriculteurs à optimiser leurs rendements, à minimiser les risques liés aux conditions météorologiques et aux pestes, et à planifier efficacement leurs opérations tout au long de l’année, renseigne cette étude.
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Partant des conclusions de cette étude, la date de plantation d’ignames appropriée varie avec les zones agro-écologiques du Sud-Kivu. Des plantations hâtives (du 15 au 20 septembre) sont recommandées dans les zones de transition équatoriale (AEZ2) couvrant les hauts plateaux d’Uvira, le nord-est et sud du territoire de Fizi et une partie du territoire de Kalehe. De plantations tardives (après le 15 octobre) sont recommandées dans la zone semi-aride des basses altitudes de la plaine de la Ruzizi (AEZ1).
Au vu des retards dans le retour des pluies, des plantations tardives sont également recommandées dans les hautes altitudes des territoires de Kabare, Walungu et Kalehe (AEZ3 et 4), exception aux zones situées au voisinage du Parc National de Kahuzi Biega et du lac Kivu. Cependant, les agriculteurs devraient adapter le calendrier au microclimat local de leur ZAE pour des meilleurs résultats.
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Jean Mondo, auteur principal de cette étude déclare qu’il n’est pas recommandé de planter l’igname pendant la courte saison des pluies (février-mars) en raison des sécheresses prolongées coïncidant avec les phases critiques de croissance de l’igname, à moins qu’une irrigation supplémentaire ne soit envisagée.
Le décalage de la date de plantation n’est pas suffisant pour faire face aux périodes de sécheresse et aux précipitations irrégulières dues au changement climatique et devrait être complété par des pratiques agricoles appropriées telles que l’utilisation de variétés tolérantes, l’irrigation, les techniques de conservation des eaux et des sols, les prévisions météorologiques adéquates et les politiques incitant à la promotion d’une agriculture intelligente face au climat, recommande cette étude.
Joël Mubake