Bien que Colobus angolensisi prigoginei a été acceptée comme sous-espèce de l’espèce Colobus angolensis, la plupart des autorités n’était pas convaincu, soulignant que Colobus angolensis prigogine et Colobus angolensis cordieri étaient synonymes et sont en réalité qu’une seule espèce, selon une étude publiée dans le journal Primate conservation.
Thomas M. Butynski et Yvonne A. de Jong, auteurs de cette étude et co-responsables du programme de diversité et de conservation des primates d’Afrique de l’Est, basé à Nanyuki au Kenya déclarent, les autorités semblent ignorer l’existence de la publication de Rahm et Christiaensen.
Selon ces auteurs, après la publication de ces deux noms de sous-espèces, Rahm et Christiaensen avaient envoyé un paratype de C. a. cordieri (mâle adulte RG.28.534 collecté par A. R. Christiaensen près du rivière Tshoroba, Kibila, en RDC) au Musée Royal pour l’Afrique central, Tervuren Belgique, à Verheyen pour examen.
Déjà au Musée Royal pour l’Afrique central en 1960, deux specimens de C. a. cordieri (subaldute RG.26.460 et subaldulte partype RG.26.460) collectés par M. Rollais à Wamaza, Province du Maniema été disponible.
En comparant l’holotype C. a. progoginei avec trois spécimens de C. a. cordieri, verheyen a conclu que ces deux sous-espèces sont nettement différentes.
La plage d’altitude connue pour les C. a. progoginei est de 1 230 à 2 400m (Kitamya et al. 2023). Pour C. a. cordieri la présente étude révélée la plage d’altitude entre 400 et 1 100m.
A en croire toujours ces auteurs, ces altitudes indiquent que C. a. progoginei est une sous-espèce de moyenne altitude de forêt de montagne (1 200m), tandis que C. a. cordieri est une sous-espèce des forêts de plaine (<1 200m).
Egalement, la différence principale la plus évidente entre C. a. progoginei et C. a. cordieri est le motif de couleur de la queue. Pour l’holotype de C. a. progoginei, la partie basale de la queue est noir et gris grisonnant au brun pâle, avec la partie distale de blanc avec une teinte jaunâtre. Pour les trois paratypes de C. a. cordieri, la partie basal de la queue est noir suivi d’environ 95% du noir et du gris grisonnant avec une teinte brune.
De ce qui précède, les auteurs soutiennent la reconnaissance de C. a. progoginei et C. a. cordieri comme sous espèce de C. angolaensis.
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La répartition géographique de C. a. progoginei se trouve dans la réserve faunique de Kabobo et la zone d’occupation ne fait pas moins de 6 km2 et l’étendue de la zone d’occurrence est d’au moins 30 km2 dans les forêts de moyenne altitude et de montagnes.
L’ensemble de ces deux types de forêts humides couvrent environ 560km2 soit, 310 km2 dans la réserve faunique de Kabobo et 250 km2 dans la réserve faunique de Ngandja.
La réserve faunique de Ngandja est contigüe à la réserve faunique de Kabobo. Même s’il reste à déterminer la présence de C. a. progoginei dans cette dernière, il y a de fortes chances que ce soit le cas, renseignent ces auteurs.
C. a. progoginei est sympatrique avec au moins huit d’autres espèces anthropoïdes recensées dans le massif d’Itombwe à environ 80 km au nord.
Il s’agit de : Colobus angolensis prigoginei Verheyen, 1959 ; Piliocolobus foai (de Pousargues, 1899) ; Cercopithecus mitis opisthostictus Sclater, 1894 ; Cercopithecus ascanius schmidti Matschie, 1892 ; Cercopithecus denti Thomas, 1907 ; Allochrocebus lhoesti (Sclater, 1899) ; Lophocebus albigena johnstoni (Lydekker, 1900) ; Pan troglodytes schweinfurthii (Gigliolo, 1872), concluent-ils.
Joël MUBAKE