En Europe, quatre pays d’accueil d’animaux endémiques de la RDC, sans poursuites judiciaires, ont désormais été identifiés (Belgique, France et l’Allemagne) à côté des Pays-Bas, seul pays détenteur ayant un accord d’amendement, et versant des redevances à l’ICCN (l’Institut Congolais de la Conservation de la Nature).
C’est le résultat d’un travail réalisé par Henri Kunzi Mbale et publié dans le journal indonésien de la conservation en janvier 2023.
Selon cet auteur, c’est dans le cadre de la mise en œuvre du volet Accès et Partage des Avantages (APA) et du programme sur la Bioprospection de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et du sous-programme 3 du programme 9 de la Stratégie Nationale de Conservation de la Biodiversité (SNBC) de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), que cette étude documentaire et en ligne a été réalisée.
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Les résultats de cette étude renseignent que 9 de 92 zoos d’Europe abritent 248 spécimens d’animaux endémiques CITES de la RDC dont 139 Bonobos (62.6%), 68 Gorilles (30,6%) et 15 Okapis (6,8%) en situation ex situ et répartis par ordre utile entre 4 pays notamment la Belgique (95 spécimens dont 87 bonobos et 8 Okapis) ; la France (59 spécimens dont 42 gorilles et 17 bonobos), l’Allemagne (47 spécimens dont 23 bonobos, 17 Gorilles et 7 Okapis) et les Pays-Bas (21 spécimens dont 12 bonobos et 9 gorilles).
De ces 3 espèces, le Bonobo s’avère être le plus convoité (62,6%) par les 9 zoos en raison de sa grande adaptation à la vie ex situ, de son patrimoine génétique similaire à celui de l’homme à 98,7% et de son utilisation comme matériel biologique expérimental pour l’immunologie, les vaccins, les tests de médicaments et autres, renchérit l’auteur.
A en croire toujours cet auteur, le Parc Apenheul de Pays-Bas, possédant 12 bonobos. Ce parc s’est avéré être le seul zoo européen qui a payé régulièrement des royalties (droits) à l’ICCN afin de soutenir la conservation in situ de cette espèce en RDC, qui est menacée in situ.
Quant aux autres pays qui ne sont pas en règle, un effort de correction est attendu de leur part pour soutenir la conservation des espèces in situ.
L’auteur rappel qu’un accord formel existe entre la RDC et le Rwanda concernant le Gorille de montagne, qui y a migré à cause du stress des conflits armés. Les familles de gorilles de montagne de la RDC migrant audelà de nos frontières, qui sont observées par les touristes au Rwanda, auraient généré 400 $ par heure et par touriste à l’ICCN. Un bon jacketpot de devises pour le soutien de la conservation in situ voire ex situ de la RDC.
Un autre exemple est celui du Panda, animal endémique de la Chine, exposé dans les zoos de France, rapporte à la Chine des millions de dollars US annuellement des frais payés par les visiteurs pour observer cet animal, symbole de la fierté chinoise, et il est l’emblème du WWF (CosmaWilungula.ICCN.2014. info personnelle in HK Mbale, 2023).
Les pays non identifiés sont appelés à harmoniser et à effectuer le paiement régulier des redevances négociées depuis 1975 dans les comptes de l’ICCN, lesquelles redevances doivent être considérées comme des bénéfices financiers de cette biodiversité de la RDC in ex situ dans les zoos d’Europe pour soutenir la conservation in situ et promouvoir l’écotourisme scientifique dans les sanctuaires nationaux à créer et les aires protégées, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE
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