Collecte des Déchets à Bukavu : la Sensibilisation de la Population s’Impose

Si la population qui produit les déchets n’est pas sensibilisée, les entreprises de collecte de déchets ménagers peuvent tout faire mais elles n’arriveront jamais à contrôler la situation.

C’est les résultats de l’étude effectué par MUMUJUYA SIYAMU Divine en 2022, en vue de l’obtention de son diplôme de master de spécialisation en sciences et gestion de l’environnement dans les pays en développement à l’université de Liège en Belgique.

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Rappelons que la littérature scientifique nous renseigne que la ville de Bukavu enregistre un fort mouvement de la population de la campagne vers le centre urbain depuis les instabilités politiques des années 1994 (Lina, 2016) affectant ainsi la qualité de vie urbaine. Suite à la surpopulation, la ville est alors construite de façon anarchique sans aucun respect des normes urbanistiques.

Avec une population qui a été estimée à 1.514.282 habitants en 2020 (ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat, 2016 cité par Lina, 2016), la ville de Bukavu explose en production de déchets ménagers estimés à 898 tonnes des déchets solides ménagers par jour et que seul 7% étaient collectés soit 62.22 tonnes (UNHABITAT, 2022).

Cette situation rend la gestion des déchets en général et la collecte des déchets en particulier compliquées. Cet état de lieux serait dû non seulement à l’inefficacité des services publics chargés de la salubrité de la ville, mais également au comportement irresponsable de certaines personnes qui déversent surtout les soirs ou très tôt les matins ou encore pendant la pluie leurs déchets dans des caniveaux ou même sur la route. (Birindwa, 2016).

Pour y faire face, la Mairie de Bukavu avait institué le projet « Bukavu ville propre », en instaurant des travaux communautaires et le travail avec certaines organisations œuvrant dans la filière de la gestion des déchets.

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Malheureusement, ces organisations sont elles aussi dépassées par les événements. D’une part, elles n’arrivent pas à collecter tous les déchets produits dans la ville. Elles ne passent que dans des ménages ‘’fortunés’’, les autres étant soit difficiles d’accès, soit incapables de s’abonner. Ce qui corrobore les résultats de MUMUJUYA SIYAMU Divine (2022) qui renseignent que les ménages non abonnés aux organisations de collecte sont plus nombreux que ceux qui le sont.

Dans ce contexte, cet auteur propose la rectification de tir et la gestion des déchets de manières efficace et durable dans la ville.

A en croire toujours cet auteur, la rectification de tir passe par une bonne compréhension du système de collecte des déchets ménagers. C’est pourquoi, il recommande la réforme de la filière de collecte des déchets dans la ville et la sensibilisation de la population face à l’importance de la collecte des déchets.

Joël MUBAKE