Le marché Kwa Makombe, situé à Murhesa au village Cibumbiro dans le groupement de Mudaka, est au cœur d’une activité économique controversée. La spécialité de ce marché : la vente de braises provenant du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), un site classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Ces braises sont extraites illégalement par la population des sous-villages de Lukananda, Kabura, Mugangane, et Cisheke, dans le village de Cibumbiro, ainsi que par les habitants des sous-villages de Bikenje 1 et 2 dans le village de Kajeje. Bien que ces braises soient également commercialisées dans d’autres marchés comme ceux de Mudaka, Miti, Kavumu et Katana, la situation reste particulièrement préoccupante dans la zone de Cibumbiro.
La SDDNATURE appelle aujourd’hui à une action urgente contre ce trafic illégal. En effet, la vente des braises en provenance du PNKB met en péril non seulement l’intégrité de ce parc national, mais aussi la biodiversité unique qu’il abrite, mettant ainsi en danger la vie humaine à long terme. L’organisation exhorte le mouvement révolutionnaire AFCM 23 à prendre des mesures drastiques pour fermer le marché de Kwa Makombe et arrêter tous les individus impliqués dans ce commerce illégal.
Ce trafic met en lumière une problématique plus large : la nécessité de protéger les ressources naturelles dans des contextes de conflits armés. Dans ce cadre, la SDDNATURE se réfère au principe 9 des Nations Unies sur la protection de l’environnement en période de conflit armé qui rappelle aux parties en conflit leur obligation de respecter et de protéger l’environnement naturel, notamment en interdisant les activités qui causent une dégradation importante et durable des ressources naturelles pendant un conflit. Ce principe stipule aussi que les responsables de telles destructions peuvent être tenus responsables, et que des mesures doivent être prises pour éviter de telles situations.
Le Parc National de Kahuzi-Biega, riche en faune et flore exceptionnelles, représente bien plus qu’un simple lieu de conservation : il est un pilier essentiel des écosystèmes régionaux, et sa protection est synonyme de préservation de la vie humaine sur Terre. La dégradation de cette aire protégée par des pratiques illégales comme celles de l’exploitation de ses forêts et la commerce de braises provenant de ce dernier illustre l’urgente nécessité de la mise en œuvre de mécanismes de protection des environnements naturels, en particulier en période de conflit.
Ainsi, la SDDNATURE en appelle à la mobilisation générale pour la défense du PNKB et de ses écosystèmes fragiles, insistant sur l’importance de la prise de mesures immédiates contre toute forme d’exploitation illégale.
Joël Mubake