Une étude réalisée par les chercheurs de l’Université de Calgary du Canada, publiée le 27 mars 2025 par American Chemical Society dans la revue ACS Omega, renseigne que la technique d’élimination de CO2 utilisée actuellement par KivuWatt, un projet développé par ContourGlobal, inauguré en mai 2016 à Kibuye au Rwanda et le projet Kivu56 (PK56) mené depuis 2019 par Shema Power Lake Kivu Ltd (SPLK), une filiale de Symbion Power, dans le district de Rubavu, nécessite de réinjection de l’eau acide au fond des zones ne contenant ni méthane, ni dioxyde de carbone (biozone) dans le lac. Ce qui soulève des inquiétudes de la méthode d’épuration de l’eau quant à son impact environnemental sur l’écologie et les espèces vivantes du lac Kivu.
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Une nécessité de recherche des méthodes alternative
Les préoccupations environnementales liées au système de production actuel par KivuWatt et KP56 dans le lac Kivu comprennent le rejet de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2) et de l’eau H2O ayant des impacts sur l’appauvrissement en oxygène, ce qui incite à la recherche des méthodes alternative donnant la priorité à la stabilité de la stratification du lac, souligne les auteurs.
En savoir plus sur le gaz du lac Kivu
Cette étude renseigne aussi que le lac Kivu contient d’importantes quantités de méthane et du dioxyde de carbone qui offrent une opportunité unique à la République Démocratique du Congo et le Rwanda en termes de récupération d’énergie. La stratification et la densité du lac empêche le brassage de ses eaux et supprime la diffusion tourbillonnaire des nutriments et gaz. L’effet barrière de la stratification, associé au taux de formation de méthane, fait que les gaz dissous restent piégés dans les eaux profondes pendant une longue période.
Actuellement, le réservoir de gaz (zone ressource) du lac Kivu contient environ 42 km3 de méthane et 200 km3 de dioxyde de carbone. Cette quantité de gaz équivaut à la production d’énergie électrique allant de 500 à 700 MW de puissance normale sur 25 ans, compte tenu des rendements de conversion d’énergie de 2,6 et 3,7 kWh/m3-CH3 de production de gaz naturel.
La nécessité d’exploitation du gaz du lac Kivu
Le lac Kivu est confronté par la menace de libération soudaine de gaz dissous (éruption limnique) et ses conséquences importantes constituent également un grand défi en cas d’extraction de gaz ou même de scénarios sans extraction. En l’absence d’extraction, le dépassement de la concentration en gaz dissous sursaturé au-delà de la pression hydrostatique entrainerait un bullage du gaz et par conséquent un dégazage catastrophique, comme cela s’est produit dans les lacs Nyos en 1986 et Monoun en 1984 au Cameroun.
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Technologie alternative d’élimination de CO2 valorisant la biozone du lac Kivu
Une analyse comparative de deux techniques dominantes de valorisation du biogaz a été menée selon différents scénarios à savoir : l’épuration à l’eau utilisée actuellement par KivuWatt et PK56 et l’épuration aux amines. Les résultats de cette étude indiquent que l’épuration aux animes peut constituer une alternative viable à la méthode actuelle d’épuration à l’eau, notamment pour atténuer l’impact environnemental de l’injection d’eau de la tour de lavage dans la biozone tout en maintenant une efficacité énergétique comparable.
Joël MUBAKE
Un commentaire
L’exploitation des énergies fossiles continuent à faire surface.
Une chose est clair, est qu’il ya une forme de contradiction et des jeux des gains.
Les pays ayant signé et approuvé les pactes mondiale sur les énergies renouvelables à travers les ODDS sont les même à valider ces exploitations..!
Quel ironie..!
On doit continuer à mettre pression sur l’exploitation des énergies fossiles