Une enquête réalisée dans la région de montagne africaine par une équipe de scientifique multidisciplinaire, montre que les agriculteurs de cette région perçoivent de multiples impacts et qu’ils réagissent principalement en intensifiant leurs pratiques agricoles et en utilisant une main-d’œuvre non agricole.
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Cette étude publiée dans le journal Nature climate change, en janvier 2025, renseigne que les changements de température sont plus rapides dans les régions de montagnes qu’à plus basse altitude.
Impacts perçus du changement climatique
En utilisant des discussions de focus group avec les anciens du village et un questionnaire semi-structuré administré à 1500 petits exploitants agricole, l’étude fourni une liste potentielle des changement climatiques observés à savoir : une réduction du débit des cours d’eau, une réduction des rendements des cultures et de la production de lait de vache, une augmentation de l’érosion des sols, une augmentation des maladies des cultures et du bétails et une dégradation de la santé humaine.
Selon cette étude, ces impacts sont principalement liés à neuf changement climatiques différents, notamment une augmentation des températures, une réduction du brouillard, des changements dans la quantité et la répartition des précipitations, une augmentation des sécheresses extrêmes, une diminution des tempêtes de grêle et une augmentation de la force du vent pendant la saison des pluies.
Réponses d’adaptation locale
Les réponses hors exploitation signalées sont : le changement des dates de plantation, le fait de semer deux fois les graines si elles meurent, le passage à des variétés de cultures améliorées, l’augmentation du recours aux technique de conservation des sols, à l’irrigation, aux engrais, aux pesticides et aux soins vétérinaires ; et la diversification dans le travail hors exploitation.
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Une particularité a été signalé dans certaines zones à savoir : l’augmentation de taille des exploitations à Udzungwa en Tanzanie, la diversification dans le commerce du bois au Mont Kenya, et la diversification dans l’exploitation minière à Itombwe, en République Démocratique du Congo.
La plupart des agriculteurs locaux dans les régions d’étude n’utilisaient que les connaissances locales et régionales pour déterminer le moment de semer leurs graines.
Cependant, les connaissances locales et régionales deviendront moins utiles aux agriculteurs à l’avenir, car les schémas climatiques tels que la répartition des précipitations continuent de changer par rapport aux schémas observé dans le passé et transmis d’une génération à l’autre, précisent les auteurs.
A en croire toujours cette étude, les ménages les plus pauvre ont réalisé moins de mesures d’adaptation que les ménages les plus riches.
Priorités pour l’adaptation au changement climatique dans la région montagneuse d’Afrique
Pour ces auteurs, l’amélioration de l’accès au crédit, aux compétences techniques et aux marchés ; l’échange de connaissances entre les acteurs ; et la prise en compte des politiques nationales et de la gouvernance sont des solutions à l’adaptation au changement climatique dans cette région.
Joel Mubake