De plus en plus, de preuves indiquent que les phytoplanctons, notamment les cyanobactéries procaryotes et les algues eucaryotes, sont capables de générer des méthanes dans des conditions aérobies, selon une étude publiée dans le journal ScienceDirect.
Cependant, les rapports récents sur la sursaturation en méthane se produisant dans la couche d’eau oxygénée, qualifiés de « paradoxe du méthane », ont remis en question le paradigme dominant selon lequel le méthane biologique, une source majeure du bilan mondial de méthane, est produit dans des environnements anaérobies, renseigne cette étude.
A cet égard, une étude systématique de la production de la production aérobie de méthane par le phytoplancton devrait attirer l’attention du public, contribuant ainsi à la compréhension du paradoxe du méthane, déclarent les auteurs, chercheurs au laboratoire clé de l’éco-environnement de la région des Trois Gorges et du laboratoire clé d’ingénierie hydraulique et des voies navigables de la Chine.
Selon ces auteurs, il existe quatre mécanismes de production de méthane aérobie par le phytoplancton notamment, le métabolisme induite par la photosynthèse, la déméthylation des donneurs de méthyle induite par les espèces réactives de l’oxygène, la méthanogenèse catalysée par la nitrogénase et enfin, la déméthylation des phosphonates catalysée par la CP-lyase.
Ainsi, les deux premières voies se produisent dans divers phytoplanctons, tandis que les deux derniers ont été spécialement découverts chez les Cyanobactéries, précisent ces auteurs.
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A en croire toujours ces auteurs, les effets de quatre facteurs cruciaux sur la production aérobie de méthane par le phytoplancton sont également discutés, notamment les espèces de phytoplanctons, la lumière, la température et les nutriments essentiels.
En fin, les auteurs recommandent des mesures visant à contrôler les émissions mondiales de méthane du phytoplancton, les mécanismes intracellulaires précis de la production de méthane et un modèle de bilan global du méthane plus complet dans les futures recherches sur la production de méthanes par les phytoplanctons.
Cet examen fournirait des orientations pour les futures études sur la production aérobie de méthane par le phytoplancton et mettrait l’accent sur la contribution potentielle des écosystèmes aquatiques au bilan mondial de méthanes, concluent-ils.
Joël MUBAKE