Les zones humides en général et les marais en particulier sont l’un des écosystèmes les plus productifs au monde. Ils sont vitaux pour la survie humaine et jouent un rôle dans la fourniture de nombreux avantages économiques, écologiques et de bien-être (généralement appelés services écosystémiques des zones humides). Malheureusement, certaines utilisations ne sont pas compatibles avec la durabilité de ces écosystèmes. Cela augmente encore la pression et la dégradation de ces écosystèmes.
Dans le souci de combler les lacunes de la recherche sur les marais et analyser les moteurs qui déterminent les schémas d’utilisation des marais au Sud-Kivu et Kabare et Walungu en particulier, Géant BASIMINE CHUMA, chercheur à la faculté des Sciences de l’Agriculture et de l’Environnement de l’Université Evangélique en Afrique (UEA) a réalisé et publié en décembre 2021, le travail intitulé « Facteurs déterminant les modes d’utilisation des marais à proximité des agglomérations urbaines du Sud-Kivu sur la base de l’évaluation rapide des services écosystémiques des zones humides (RAWES) ».
Cet auteur renseigne que la production agricole (légumes, la canne à sucre, le riz et le sorgho) pour satisfaire les besoins croissants de la population dans les agglomérations urbaines voisines et l’extraction d’argile pour la fabrication de briques pour la construction sont les principales utilisations des marais dans les agglomérations urbaines de Walungu et Kabare.
Ces marais sont en constante évolution en raison de la pression anthropique de quatre activités principales : la production végétale, l’aquaculture, fabrication de briques et constructions d’habitations et de colonies, précise l’auteur.
A en croire toujours cet auteur, ces activités entraînent une transformation constante des zones humides, principalement la baisse du niveau d’eau.
Les petites maisons construites dans ces zones sont utilisées pour vendre les produits des marais (récoltes, briques, poisson et autres marchandises) et contribuent de manière significative à l’utilisation des terres et aux changements d’occupation des sols.
Cependant, l’auteur recommande aux chercheurs futurs de mettre l’accent sur les effets environnementaux de chacun de ces modes d’utilisation tout en effectuant un suivi durable de ces écosystèmes pour soutenir la prise de décision.
Il propose l’application d’une agriculture durable, de techniques de gestion intégrée de l’eau et des nutriments. La surveillance continue, la recherche et le renforcement des capacités des parties prenantes lié au cadre de gouvernance pour soutenir la gestion adaptative sont à prendre en considération dans les perspectives futures.
La coordination au niveau provincial entre les territoires et les organisations locales intervenant dans ces zones doivent mettre en œuvre un cadre politique solide traitant des questions des zones humides.
Le co-apprentissage sur la gestion durable et la restauration des zones humides doit être testé. Un suivi continu des écosystèmes des marais et des recherches sur les arbitrages entre services écosystémiques d’approvisionnement et de régulation sont également à promouvoir dans ces zones, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE
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