La recherche des impacts des rejets urbains et d’autres activités anthropiques sur la qualité de l’eau et les flux de nutriments exportés vers le lac Kivu à partir des rivières urbaines de Bukavu ; est la motivation de monsieur Arthur MUBWEBWE BISIMWA, chercheur au Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN) Lwiro, Département de Biologie, Section Hydrobiologie à réaliser le travail intitulé « Évaluation de la qualité de l’eau et analyse des sources de pollution dans les rivières urbaines de Bukavu du bassin du lac Kivu (Est de la République démocratique du Congo) », publié en 2022 dans le journal Environmental and sustainability indicators.
Cependant, le but de ce travail est de fournir un aperçu de la qualité de l’eau dans les rivières urbaines de Bukavu concernant les rejets urbains et d’autres activités anthropiques.
Au terme de ce travail, l’auteur renseigne que la qualité de l’eau des rivières est fortement dégradée de l’amont vers l’aval, caractérisée par des teneurs élevées en nutriments non conformes aux spécifications de l’OMS pour les eaux de surface.
Ces rivières, sont curieusement encore utilisées par une partie, voire la plupart des citadins pour la baignade, l’usage domestique et l’irrigation des champs.
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Les sources excessives de nutriments dans les rivières Kahuwa et Nyamuhinga sont les eaux usées municipales et les eaux usées des différents marchés, aggravées par les matières fécales du système d’égouts en tant que source diffuse de pollution. De plus, les rejets industriels ont des effets importants sur la rivière Kahuwa.
Les rivières Wesha, Tshula et Bwindi sont plus affectées par les activités anthropiques associées au fumier souvent utilisé pour la fertilisation.
Il poursuit en disant que les importantes décharges d’ordures ménagères non contrôlées observées sur les bassins versants des rivières Kahuwa et Nyamuhinga et la mauvaise gestion des excréments constituent une menace majeure pour la qualité de l’eau, compte tenu des fortes concentrations de polluants chimiques inhérents et des énormes flux de rejets liquides (eaux de fosses septiques) qui sont libéré de ce fait.
L’auteur martèle que cet état de fait devrait inciter les autorités officielles à repenser/mettre en œuvre des politiques appropriées pour une gestion plus saine des écosystèmes aquatiques, à intégrer une approche holistique traitant des facteurs environnementaux/anthropiques qui affectent à la fois la qualité et la quantité des effluents qui se jettent directement dans diverses rivières et le lac Kivu sans traitement préalable.
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L’auteur conclut en disant que La surveillance spatiale et temporelle de la qualité de l’eau des rivières urbaines de Bukavu est de la plus haute importance pour améliorer notre compréhension des changements dans la chimie des rivières qui peuvent affecter ou détruire la communauté biotique, en particulier la biodiversité de la zone littorale du lac Kivu d’une part, et il est nécessaire de mettre en place des stations d’ épuration efficaces et les systèmes d’égouts dans divers bassins versants dans le cadre d’étapes en amont et à long terme destinées à prévenir/atténuer l’acuité de la pollution cumulée sur les rivières moins «utilisées».
L’auteur recommande la mise en place d’une commission permanente de suivi de la qualité des ressources en eau dans certains grands affluents du lac Kivu. Une modélisation de la qualité de l’eau doit être envisagée pour déterminer le contrôle et limiter l’impact négatif des activités humaines et industrielles dans les sous-bassins versants.
Joël MUBAKE
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