La République Démocratique du Congo regorge environ la moitié de forêts du bassin du Congo, second grand bloc forestier de la forêt tropicale humide après celui du bassin de l’Amazonie (P. Mayaux et al., 2000 ; C. DE Wasseige et al 2010 ; G. Molinario et al., 2015). Ces forêts jouent un rôle crucial dans la régulation des flux de CO2 entre la surface terrestre et l’atmosphère (I. Zhuravleva et al., 2013).
Cependant, la démographie galopante actuelle soumet les massifs forestiers de la RDC à d’importantes pressions anthropiques, variant suivant les différents sites et entraînant d’importantes pertes du couvert forestier (C. DE Wasseige et al 2010 et I. Zhuravleva et al., 2013). Ces massifs forestiers sont exploités pour le bois d’œuvre, pour le bois énergie et le charbon de bois, pour l’exploitation minière et surtout défrichées pour les cultures de subsistances.
Cette pression demeure importante autour de grandes agglomérations et autour des voies de transport (C. DE Wasseige et al 2010 ; I.Bamba et al., 2010a, C. Ernst et al., 2010).
Pour illustrer la perte annuelle et le gain total du couvert forestier pour la période 2000-2012 dans objectifs d’évaluer la dynamique du couvert forestier dans le secteur forestier central de la RDC, Evariste LOKE LOBANGA a réalisé en 2021, l’étude intitulée « Étude comparée de l’évaluation du taux de déforestation dans les forêts du secteur forestier central de la République Démocratique du Congo » publiée dans la revue internationale des sciences et technologie- Afrique Science, en utilisant les données provenant de l’initiative Global Forest Watch, produites par le Département de Géographie de l’Université du Maryland.
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Après analyse, l’auteur renseigne que sur les trois sites qui ont fait l’objet de la présente étude, le site d’Isangi présente le taux de perte du couvert forestier le plus élevé, avec des valeurs annuelles maximales atteignant près de 7 fois le taux moyen annuel de la perte de couvert forestier pour l’ensemble de la RDC durant la période 2000-2010.
Le site de Uma est celui qui présente le taux le plus faible de perte de couvert forestier durant la période d’étude.
Selon toujours cet auteur, Les axes de transport jouent un rôle prépondérant dans l’occurrence spatiale des pertes de la couverture forestière pour l’ensemble des trois sites.
La proximité/présence d’agglomérations importantes accentue la pression anthropique sur les ressources ligneuses, du fait de l’approvisionnement des populations locales en charbon de bois et bois-énergie comme première source d’énergie ménagère, renchérie l’auteur.
La présence d’exploitations forestières industrielles, tel qu’au Sud-Est du site de Mambasa, est un autre facteur d’ampliation de la pression sur les ressources ligneuses précise l’auteur.
Pour le cas du site de Mambasa en particulier, l’immigration massive durant la décennie 2000-2010 des populations originaires du Nord-Kivu a été à la base d’une pression accrue sur les ressources forestières durant la période d’étude, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE
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