La fréquence de l’érosion des sols semble s’être accélérée au cours des dernières décennies (Kabantu et al., 2018), probablement en raison de la surexploitation des terres, de la construction anarchique et de la déforestation rapide.
Sur les terres agricoles, l’érosion accélérée des sols pourrait être associée à des pratiques agricoles inappropriées, à l’exploitation minière, au changement climatique et à l’agressivité des précipitations (Chuma et al., 2021a ; Chuma et al., 2021b).
Pour évaluer les connaissances des agriculteurs sur les pratiques de conservation des sols et de l’eau et leur efficacité à réduire les pertes de sol dans les systèmes agricoles des petits exploitants du nord de Kabare en République Démocratique du Congo, Géants BASIMINE CHUMA a réalisé et publié en avril 2022 une étude intitulée « Connaissances et pratiques paysannes des techniques de conservation des sols dans les petits systèmes agricoles du nord de Kabare, à l’est de la RD Congo ».
Cette travail a été réalisée à afin d’analyser l’effet du profil socio-économique des petits exploitants agricoles de la zone d’étude sur les techniques de conservation de sol pratiqués ainsi que la relation entre les connaissances acquises par les agriculteurs sur la gestion de l’érosion et l’efficacité de la mise en œuvre des techniques de conservation de sol.
Les résultats de cette étude renseignent que 11 techniques de contrôle de sol sont connus mais seulement six sont pratiqués par les petits exploitants agricoles notamment : haies, paillage, terrasses, canaux, fossés et buttes. L’efficacité varie selon les techniques et les conditions socio-économiques et techniques des ménages d’agriculteurs. Bien que les agriculteurs aient généralement un faible niveau d’éducation, la formation sur les techniques de contrôle de sol par le biais d’associations locales d’agriculteurs, de coopératives et d’ ONG leur a permis de réduire dans une certaine mesure les effets néfastes de l’érosion.
Cependant, l’érosion des sols s’est produite dans plus des trois quarts des exploitations et l’influence des connaissances des agriculteurs sur l’érosion à Kabare a été noté renseigne l’auteur.
Les techniques de contrôle de sol existants devraient être reconnus comme tels par les services de vulgarisation et devraient être améliorés plutôt que remplacés par de nouveaux, recommande l’auteur.
Pour toute intervention dans la zone d’étude, les décideurs politiques et les ONG doivent tenir compte des connaissances autochtones des agriculteurs lors du renforcement des capacités des agriculteurs avec une formation continue sur la dégradation et la restauration des terres et lors de la promotion de l’utilisation des techniques de contrôle de sol appropriés renchérit l’auteur.
Il encourage les formations des associations locales, car elles jouent un rôle déterminant dans la diffusion des connaissances des techniques de contrôle de sol. Des facteurs tels que l’âge de l’agriculteur, son sexe, son revenu annuel, le statut foncier et le type d’élevage pratiqué doivent être pris en compte lors de la conception d’un contrôle efficace de l’érosion conclut l’auteur
Joël MUBAKE
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