Les familles de plantes les plus représentées dans les sites exploités par Twangiza Mining sont très différentes de celles qui caractérisent la végétation indigène de la région, mais dans les sites inexploités, plusieurs familles présentes font partie du cortège floristique de la végétation originelle du paysage Burhinyi-Luhwindja nous renseigne Legrand Cirimwami, l’auteur du travail intitulé Exploitation minière et biodiversité : cas de Twangiza Mining dans l’Est de la RDC, publié dans le journal cahiers d’études africaines en 2021 dans le cadre de répondre au besoin de mieux comprendre les effets environnementaux de l’exploitation minière dans l’Est de la RDC.
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L’auteur poursuit en renseignant que les sites exploités par Twanginza Mining s’éloignent de l’état originel de ces paysages et ressemblent aux jachères post culturales du milieu. Un des constats majeurs établis pendant la collecte des données botaniques dans les sites exploités est que nous n’y avons remarqué aucune autre forme de vie, comme des criquets, des lézards, des oiseaux, etc. renseignent toujours l’auteur.
Les prélèvements d’eau provenant de l’amont à l’aval de la rivière Mwana démontrent clairement que cette eau est basique. Sa composition biologique sur les macro-invertébrés aquatiques est dominée par l’ordre des Trichoptera. Les sites exploités sont très pauvres, comparativement aux sites inexploités, que ce soit pour les macro-invertébrés ou pour les phytoplanctons. Bien qu’il puisse y avoir présence ou non d’un nombre élevé d’individus prélevés dans un site donné, cela ne signifie pas que l’exploitation soit moins destructrice de l’environnement, précise l’auteur.
Lorsqu’il y a exploitation, la société minière en exécution rase de grandes parties, détruisant enlevant toute forme de vie adaptée au milieu. Ceci conduit souvent à l’apparition d’espèces non appropriées au milieu et pouvant créer des envahissements néfastes. Cela peut aussi influencer négativement les activités humaines : agriculture, infestation des eaux même souterraines, comme constaté au déversoir 1 (un petit canal d’évacuation des eaux souterraines provenant directement du petit lac artificiel). À en croire la population locale, les oiseaux, les vaches et autres animaux meurent directement en buvant cette eau. Cela laisse à penser que la santé humaine serait aussi en danger. Si les animaux en meurent, qu’en sera-t-il de la flore ou de la composition biologique aquatique ? S’interroge l’auteur.
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L’exploitation minière industrielle a un impact sur les écosystèmes aquatiques de Luhwindja. Après exploitation, certaines espèces deviennent rares, d’autres disparaissent et bien d’autres exotiques au milieu l’envahissent. Pourtant la restauration du milieu déjà réaménagé, avec des apports industriels, l’utilisation d’engins lourds, l’utilisation de produits chimiques, n’assure jamais que plus tard les espèces endogènes réapparaîtront.
En raison des résultats de cette étude, l’auteur conclu que l’exploitation minière peut être considérée comme une menace réelle à l’égard de l’environnement et de la biodiversité et recommande que des mesures écologiques, économiques et politiques appropriées doivent être prises pour atténuer ces effets.
Joël MUBAKE
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