Décider de retarder la plantation du manioc pour l’exposer à des pluies plus régulières dans les premiers stades peut conduire à une aggravation des effets néfastes du changement climatique, car plus le manioc est planté tôt, plus le rendement est élevé.
C’est les résultats d’une étude réalisée par Damas Birindwa Rutega, chercheur à la faculté de l’Agronomie de l’Université Catholique de Bukavu et publiée dans le journal ScienceDirect.
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Selon cet auteur, pour répondre aux effets des changements dans les régimes de précipitations, les agriculteurs de Kalehe et Uvira au Sud-Kivu choisissent d’ajuster la période de plantation pour répartir le risque en optimisant leurs chances de recevoir les précipitations les plus régulières dans les 100 premiers jours cruciaux après la plantation.
En déterminant si cet ajustement du moment de la plantation autour du début des pluies est une bonne stratégie pour améliorer la résilience du manioc face aux perturbations pluviométriques, l’auteur découvre que la plantation échelonnée du manioc, visant à optimiser ses chances de recevoir les précipitations les plus régulières dans les 100 premiers jours après la plantation, n’est pas à elle seule un critère suffisant pour guider la prise de décision pour l’adaptation au changement climatique au Sud-Kivu, RDC.
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Pour y parvenir, l’auteur a expérimenté deux de terrain entièrement factorielle dans le Sud-Kivu, notamment à Kalehe, une région montagneuse et forestière et Uvira, une région sèche, savane à moyenne altitude pendant trois périodes de plantation (novembre 2018, janvier 2019 et mars 2019), avec et sans nutriments potassiques (NP et NPK) sur les paramètres de croissance de deux cultivars de manioc, Obama (amélioré) et M’Bailo (landrace).
Les paramètres de croissance comprenaient le nombre de tiges, la hauteur de la tige, le score de rétention foliaire et la longueur et la largeur des lobes foliaires dans les deux sites jusqu’à quatre mois après la plantation.
A en croire cet auteur, Par rapport au manioc planté tôt (novembre 2018), le manioc planté en janvier et mars 2019 a produit 29 % et 79 % de racines de stockage en moins.
De même, au quatrième mois de chaque plantation, les paramètres de croissance du manioc planté précocement étaient plus élevés que ceux du manioc planté tardivement bien que la culture plantée plus tard ait été exposée à des pluies plus intenses et régulières dans les premiers stades. Ainsi, la biomasse aérienne la plus élevée a été observée pour Obama planté en novembre tandis que le manioc planté en janvier et mars a produit respectivement 41 % et 76 % de biomasse aérienne en moins.
Cette étude révèle que, retarder les périodes de plantation de deux ou quatre mois conduit à de résultat négatif, car elle entraîne des pertes de rendement à la fois dans les racines de stockage et dans la biomasse aérienne, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE
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