Une étude publiée dans African primate en septembre 2024 fournit la preuve qu’un petit groupe isolé de population de singe bleu (Cercopithecus mitis) survie dans la forêt de Bulolero, relique dégradée de forêt de Nyamusisi, autrefois, la plus grande forêt de l’île d’Idjwi, dans le lac Kivu, en République démocratique du Congo.
Il sied de noter que, suite à la déforestation massive des forêts de l’île d’Idjwi, dû par la croissance de la population, les espèces animales restantes ont trouvé refuge dans les fragments forestiers et les sites rocheux, comme celui de forêt de Bulolero occupant environ 25 hectares.
Pour confirmer la présence des singes bleus à Idjwi, les chercheurs ont installé 14 Camera traps à infrarouge dans la zone ou la probabilité de présence des singes bleus était plus élevée et confirmée par des traces fraîches, des restes de nourriture et excréments.
Les résultats de cette étude fait état de 1 872 images et des vidéos des animaux sauvages et domestique, y compris celle des hommes, dont le singe bleu était l’animal sauvage la plus documentée représentant 2,1% du total des captures, soit 50 individus dans sa population.
De ce qui précède, ces résultats confirment la présence de singe bleu sur l’île d’Idjwi et indique le niveau élevé d’activité humaine dans l’habitat de cette espèce.
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D’où, le Professeur Augustin K. Basabose, auteur principal, chercheur au Centre de recherche en sciences naturelles de Lwiro et Directeur exécutif de l’organisation Primate expertise, appel à un développement des stratégies de conservation communautaire pour éviter la disparition des singes bleus à l’Ïle Idjwi.
Il recommande une mise en œuvre immédiate des stratégies de conservation suivantes :
- Promouvoir des projets de moyens de subsistance alternatifs dans et autour du village de Bulolero pour améliorer le bien-être de communautés locales et réduire les risques induits par la pression exercée par l’homme sur les singes bleus ;
- Restaurer les forêts dégradées pour fournir des habitats pour les singes bleus ;
- Promouvoir des campagnes de changement de comportement à travers des projets d’éducation et de sensibilisation soutenus ;
- Lancer des projets de santé et d’autres services sociaux pour améliorer la santé et le bien-être de la communauté ;
- Développer un programme communautaire sur le singe bleu, système de surveillance qui intègre la participation de communauté locale à des activités de conservation et offrir des avantages aux habitats de l’Ïle d’Idjwi ;
- Effectuer un recensement de référence pour estimer la taille de la population des signes bleus de l’île d’Idjwi ;
- Effectuer des analyses d’ADN pour clarifier la taxonomie et évaluer la diversité génétique de population des singes bleus de l’île djwi car, certains rapports et études antérieures (Kingdon et al., 2008 ; Royaume 2013, Lawes et coll. 2013) ont suggéré que les singes bleus de l’île d’Idjwi appartenaient à la sous-espèce Cercopithecus mitis schoutedeni. Tandis que, les rapports plus récents (Butynski et De Jong 2019) traitent le singe bleu comme synonyme de Cercopithecus mitis Stuhlman.
Joël Mubake
3 commentaires
Ce bien protégé les animaux mais protégeons surtout les humains combien des personnes sont tuée au Nord Kivu et que fait la fameuse communauté internationale ? nous sommes fatigués
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Plutôt conserver la biodiversité, spécialement cette espèce présumée disparue. Retenir les recommandations du chercheur Prof Basabose c’est répondre au changement positif environnemental et humain. Idjwi parlera des Primatologues grâce à cette redécouverte.