L’émergence des espèces rudérales et cultivées dans les marais de Mubuga, Cirhindirho et Nkene du groupement d’Irhambi-Katana, dans le bassin du lac Kivu, témoignent sans doute l’anthropisation de ces zones humides essentielles pour le maintien de la biodiversité tant aquatique que terrestre, selon une étude publiée dans les Annales des Sciences et des Sciences Appliquées de l’Université Officielle de Bukavu (UOB).
Amani Mitima Paterne, auteur principal, déclare que les inventaires floristiques du tapis herbacé ont été conduits sous les cultures à Manihot esculenta (manioc), Colocasia esculenta (colocase) et Ipomoea batatas (Patate douce) dans les marais précités.
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Au total, 64 espèces ont été inventoriées appartenant aux 24 familles avec prédominance des Asteraceae, Poaceae et Amaranthaceae dont Polygonum sp et Panicum brevifolium sont caractéristiques des cultures à Colcasia esculenta et Ipomoea batatas. Aucune espèce ne s’est montrée caractéristique dans la culture à Manihot esculenta, renchérit l’auteur.
Selon lui, l’émergence des Asteraceae et des Poaceae serait liée à la répétitivité des activités agricoles exercées dans les marais étudiés.
Il ajoute que le drainage des marais, le type de culture associé à ces milieux et les cycles répétitifs d’entretien sont parmi les facteurs expliquant la variabilité de la diversité spécifique au sein ces marais.
A en croire cette étude, la littérature renseigne que les marais forment non seulement des réservoirs précieux des diversités biologiques, mais assurent également de nombreuses fonctions hydrologiques notamment la recharge des aquifères, le contrôle des inondations, l’atténuation des changements climatiques, la rétention des matières en suspension, la fixation des nutriments en excès, etc.
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En plus, ils offrent aux populations humaines des ressources économiques variées : eau (potable, industrielle et agricole), ressources vivantes (poissons, pastorales…), éléments minéraux, etc. Ils sont aussi d’excellents témoins de l’évolution des climats, des paysages et de la présence humaine grâce aux spores, pollens, et reliques archéologiques qui y sont conservés.
Selon Balezi Zihalirwa Alphonse, co-auteur de cette étude et Professeur à l’Université Officielle de Bukavu, la valorisation des zones humides par les pratiques agricoles vise à pourvoir aux besoins de la population locale. Toutefois, elles induisent à la fois le remplacement de la végétation naturelle par la végétation rudérale et la réduction des services écosystémiques que procurent ces zones humides.
Joël MUBAKE
Un commentaire
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