Les zones de frayères (lieu de la ponte et la fécondation des œufs des poissons) de Jardini (baie de Ndendere) et celui de Nyakashasha (baie de Nyofu) dans le bassin de Bukavu sont devenues difficile d’y accéder car certains endroits sont transformés en poubelles publiques.
La poussée de l’eau et les quantités considérables de sols jetés dans le lac ont transformé la nature du substrat en boue à plusieurs endroits de la zone littorale du lac, et pourtant considérées comme des zones de fraie (rapprochement sexuel chez les poissons à fécondation externe) par les pêcheurs.
C’est les résultats d’une étude scientifique réalisé par Kaliza Tchangaboba et publiée dans le journal Research Gate.
A travers cette étude, l’auteur renseigne que les zones de frayères de bassin de Bukavu sont en majorité couvertes par des macrophytes (plantes aquatiques macroscopiques, visibles à l’œil nu) de la famille des Poaceae, et présentent une grande diversité des espèces de poissons et une abondance élevée des alevins et juvéniles au stade de maturité sexuelle.
A en croire toujours cet auteur, sur la liste des menaces de ces zones de frayères, s’ajoute le déversement d’une grande quantité d’égouts dans la rivière Kawa, tributaire de lac Kivu, la forte turbidité des eaux à Kazingo, suite aux déchets que charrie la rivière Nyamuhinga à cause du déboisement et des activités champêtres tout au long de son parcours.
Ces facteurs accélèrent la sédimentation dans les zones de fraies et augmentent les risques d’extinction de certaines espèces de poissons, renchérie l’auteur.
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Pour remédier à ces problèmes afin de promouvoir une gestion durable de la zone littorale du lac Kivu, l’auteur recommande l’application en toute rigueur la loi sur le respect des 10m de rive ; l’interdiction de la pêche des alevins (jeune poisson) ; l’interdiction formelle de toute activité de pêche dans les baies du bassin de Bukavu ; l’exigence de permis de pêche aux pêcheurs ; faire respecter les périodes de fermeture saisonnière de la pêche.
En conclusion, l’auteur appel la population riveraine du lac Kivu à prendre conscience du rôle que joue la zone littorale vis-à-vis de la faune ichthyenne du lac Kivu, et la recommande à lutter contre toute forme de destruction de ladite zone tout en évitant de la polluer et d’y pêcher les alevins de poissons.
Joël MUBAKE
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