Divers acteurs de 30 pays appellent les pays africains à une politique alimentaire africaine globale qui réponde au besoin de l’Afrique de se nourrir face à l’incertitude mondiale et au changement climatique.
Cet appel des mouvements sociaux fait suite à la conclusion de la 4e conférence biennale de l’Alliance sur la Souveraineté Alimentaire en Afrique, AFSA en sigle sur les systèmes alimentaires, qui s’est tenue à Yaoundé, au Cameroun, du 28 au 30 novembre 2022, sous le thème « Mobiliser les politiques et actions alimentaires africaines pour des systèmes alimentaires sains », dont 3 acteurs de la société civile environnementale congolaise avaient représenté la RDC, en particulier monsieur Josué Aruna, Directeur exécutif de l’ONG Congo Basin Conservation Society (CBCS Network) et Président de la Société civile environnementale du Sud-Kivu, et monsieur Trésor Badisungu de l’organisation Climate change Africa opportunity.
Pour le Président de l’AFSA, « Le système alimentaire conventionnel actuel est défectueux ». « En donnant une feuille de route afrocentrique vers des régimes alimentaires sains et des systèmes alimentaires durables, cette conférence donne de l’espoir et de l’optimisme pour une solution alternative indispensable à l’insécurité alimentaire, aux troubles de santé publique croissants et à la catastrophe climatique », conclut-il.
Signalons que la conférence a marqué la publication du nouveau livre « Je mange Africain : Sol sain, nourriture saines, et régimes diversifiés », qui vise à susciter l’intérêt des gens pour les aliments et les cultures uniques, délicieux et sains de l’Afrique, favorisant ainsi une voie plus sûre, plus saine et plus durable vers la souveraineté alimentaire.
Le lancement de ce livre a servi au lancement officiel à la campagne panafricaine «Je mange Africain», qui vise à inciter les Africains à désirer et à exiger des aliments, des plats, des régimes et des cuisines traditionnels.
A l’issue de la conférence, les membres et les participants de l’AFSA ont:
- appelé les gouvernements africains à devenir des partenaires stratégiques dans le renforcement des capacités institutionnelles des communautés agricoles dans leur recherche continue de pratiques agricoles économiquement et écologiquement viables, y compris l’agroécologie, qui permet d’augmenter la production alimentaire, d’améliorer les revenus des agriculteurs et d’assurer la sécurité nutritionnelle des communautés locales à faible coût tout en offrant d’énormes retours sur investissement, tant sur le plan socio-économique que sur le plan environnemental ;
- demandé instamment aux gouvernements africains de canaliser les financements vers l’agroécologie, qui renforce la résilience des systèmes alimentaires en cas d’événements imprévisibles tels que la nouvelle pandémie de covid-19, la guerre en Ukraine, le soulèvement potentiel en Chine, la guerre de la Chine avec Taïwan, qui prend en otage la disponibilité et l’accessibilité de la nourriture en Afrique ;
- demandé à la Commission de l’Union africaine (CUA) d’ancrer le développement de la politique émergente des systèmes alimentaires sur les divers aliments et plats culturels africains et de reconnaître leur grande valeur pour la santé et la sécurité nutritionnelle des populations ;
- Appelé les communautés de donateurs à orienter les financements vers l’élargissement de la campagne Je mange Africain, l’alignement des politiques et des programmes vers la transition vers l’agroécologie qui soutient la consommation d’aliments sains et culturellement appropriés et l’augmentation des investissements dans l’agroécologie:
- Appelé les experts de la santé, les enseignants, les citoyens, les chefs religieux, les chefs traditionnels, les établissements d’enseignement, les artistes, les médias, les pêcheurs, les pasteurs, les députés, les acteurs étatiques, les universitaires, les entrepreneurs, les coopératives, les diététiciens et les associations de consommateurs pour qu’ils les rejoignent dans le mouvement visant à garantir que davantage de personnes adoptent la consommation d’aliments sains et culturellement adaptés grâce à des politiques alimentaires appropriées
A la fin des assises de Yaounde, le prochain rendez-vous est pris pour le bassin du Congo et spécialement en RDC ou tous les acteurs africains doivent se réunir pour pousser les politiques nationales et locales sur la souveraineté alimentaire.
Pour rappel, selon Yazeed A.M, 2020, l’insécurité alimentaire et la malnutrition restent des défis majeurs en Afrique subsaharienne, malgré de nombreuses interventions comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement et les Objectifs de Développement Durable, qui visaient à réduire la pauvreté et la faim dans le monde. La plupart des politiques et interventions en matière de sécurité alimentaire et de nutrition en Afrique se sont concentrées sur des mesures indirectes telles que l’amélioration des infrastructures agricoles et des incitations économiques, ainsi que la fourniture aux petits exploitants de nouvelles technologies agricoles et de pratiques intelligentes face au climat pour augmenter la production agricole.
Cependant, le manque de ciblage approprié des pauvres, la suppression des subventions, ainsi que le manque de durabilité et de mécanismes de sortie de ces interventions directes ont souvent conduit à l’échec de nombre de ces politiques.
Source : Communique final de la réunion de Yaounde sur le lancement de la campagne « je mange africain »
Joël MUBAKE
2 commentaires
J’admire les propositions de la rencontre je mange Africain .
L’Afrique avec tous les Africains doivent obligatoirement comprendre ça pour n’est pas aspirer à une vraie pénurie alimentaire .
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