Comme les précipitations jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire de l’Afrique, une intervention visant à réduire le risque de production agricole pluviale est essentielle, étant donné l’extrême variabilité des régimes pluviométriques sur le continent. Une telle intervention doit impliquer la mise en place d’infrastructures d’irrigation pour aider les agriculteurs, en particulier ceux des zones rurales. Les décideurs politiques devraient également encourager l’inclusion financière en renforçant le secteur financier afin de mettre les petits prêts à la disposition des agriculteurs.
C’est les résultats d’une étude réalisé par Robert Becker Pickson dans le cadre d’examen des rôles des régimes de précipitations et de températures dans la sécurité alimentaire au niveau régional et entre les pays africains, et publier en juillet 2021 dans le journal Spinger Link.
Selon l’auteur, les analyses des tendances de la variabilité climatique ont révélé que la température moyenne annuelle a augmenté de manière significative entre 1970 et 2015 en Afrique. En revanche, l’auteur n’a pas trouvé de tendances significatives des précipitations moyennes annuelles dans la plupart des pays, à l’exception du Burkina Faso, du Mali et de la Gambie.
Cependant, à l’examen du modèle de sécurité alimentaire qui tenait compte du changement climatique et d’autres variables de contrôle, l’auteur a constaté que les précipitations jouaient un rôle décisif dans la sécurité alimentaire de l’Afrique à long terme.
Par ailleurs, l’auteur n’a pas détecté de preuves solides de l’influence de la température sur la sécurité alimentaire en Afrique à long terme. À court terme, il a constaté que la température entravait la sécurité alimentaire, tandis que les précipitations étaient positivement associées à la sécurité alimentaire.
A en croire toujours cet auteur, il est intriguant de constater que ces conditions climatiques n’ont pas eu un impact concluant sur la sécurité alimentaire dans son ensemble, car leurs effets varient considérablement d’un pays à l’autre lorsqu’il évaluât la magnitude et la direction.
Cette étude indique également qu’il existe une causalité bidirectionnelle entre la sécurité alimentaire et la température, les zones cultivées et la sécurité alimentaire, le PIB par habitant et la sécurité alimentaire, et la croissance démographique et la sécurité alimentaire.
Cependant, la causalité entre les précipitations et la sécurité alimentaire est unidirectionnelle, les précipitations affectant la sécurité alimentaire mais pas l’inverse.
Pour rappel, Baye (2016) avait émis une opinion selon laquelle les gouvernements, les organismes donateurs et les partenaires de développement doivent mener des politiques telles que l’augmentation de l’allocation des terres dans le cadre de réformes foncières locales, l’augmentation de la production alimentaire et l’investissement dans la productivité agricole afin d’accroître la capacité d’approvisionnement alimentaire de l’Afrique.
Les recherches ultérieures sur le sujet doivent intégrer d’autres dimensions de la sécurité alimentaire, telles que l’accessibilité des aliments, l’utilisation des aliments et la stabilité alimentaire, afin de présenter une image plus large de la sécurité alimentaire à travers l’Afrique, conclut l’auteur.
Joël MUBAKE