La loi « pollueur-payeur » s’impose à Bukavu pour limiter la concentration des polluants domestiques/industriels dans les écosystèmes aquatiques

Dans l’objectif de déterminer la prévalence des bactéries indicatrices fécales dans les rivières urbaines de Bukavu (Kahuwa, Wesha, Tshula, Bwindi et Nyamuhiga), évaluer les effets des fluctuations des variables physico-chimiques sur l’abondance de ces dernières, et estimer la dégradation de l’eau, Arthur MUBWEBWE BISIMWA, chercheur au département de Biologie, Section Hydrobiologie du Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN Lwiro) en RD Congo a réalisé et publié en juin 2022 le travail intitulé « Surveillance de la contamination fécale et des effets des variables physicochimiques sur l’abondance des bactéries indicatrices fécales dans les eaux de surface de Bukavu, affluents du lac Kivu en République démocratique du Congo » envi de contribuer à la mise en œuvre d’un contrôle et à l’élaboration d’un plan d’assainissement et d’un système de traitement adéquat pour améliorer la qualité des eaux de surface dans la Ville de Bukavu.

Les résultats de son étude révèlent un niveau élevé de contamination fécale dans les rivières urbaines de Bukavu et l’abondance des bactéries pathogènes indicatrices fécales telles qu’Escherichia coli, Salmonella typhi, Streptococcus sp. Shigella dysenteriae, Aeromonas sp. Vibrio cholerae, et d’autres bactéries indiquant une contamination fécale variait d’amont en aval dans chaque rivière et d’une saison à l’autre.

L’auteur s’étonne de voir que la population environnante utilise encore ces rivières pour la baignade, les besoins domestiques et l’irrigation des champs, alors que l’eau de ces rivières présente des risques sanitaires à court terme pour les populations riveraines.

L’auteur renseigne que les sources excessives des bactéries indicatrices fécales et de nutriments dans les rivières Kahuwa et Nyamuhiga sont les eaux usées municipales et les eaux usées des différents marchés, aggravées par les matières fécales du système d’égouts en tant que source diffuse de pollution.

Selon toujours cet auteur, Le flux de polluants est plus important pendant la saison des pluies que pendant la saison sèche dans les rivières urbaines de Bukavu, car le débit des rivières augmente considérablement avec les pluies, apportant beaucoup plus de déchets dans les rivières.

Pour ce dernier, l’état de dégradation actuel de ces rivières nécessite une stratégie rapide de gestion des déchets et un développement efficace du plan d’assainissement le long de chaque bassin versant.

Il recommande l’installation de stations d’épuration des eaux usées avec traitement biologique, La surveillance régulière du réseau d’égouts liquides/solides dans les bassins versants et l’interdiction des déversements incontrôlés des déchets domestiques/industriels peuvent atténuer les risques écologiques et sanitaires des rivières et de la zone côtière du lac Kivu.

Les services de l’environnement et de la santé publique devraient également prendre des mesures restrictives sur les rejets industriels en imposant la loi « pollueur-payeur » pour éviter une concentration à long terme des polluants dans ces écosystèmes aquatiques, conclut l’auteur.

Joël MUBAKE