La région de Beni est connue pour ses forêts à dominance humide caractérisées par le Cynometra alexandri d’après la classification de WHITE (1983).
Cette région a connu des séries d’instabilités politiques et sécuritaires. Cette série de crises inhérente à cette instabilité a créé une sorte de déséquilibre entre la population et la forêt. Faute de la (i) diversité de moyens de survie, (ii) d’investisseurs et (iii) d’infrastructures diversifiées pour une économie attrayante. L’unique alternative de survie des riverains des écosystèmes forestiers est l’exploitation de massifs forestiers par l’agriculture et par le bois-énergie, renseigne BWEYA Muhindo Naasson, auteur de l’article intitulé « Analyse de la dynamique spatio-temporelle du paysage forestier de la région de Beni (Nord-Kivu, RDC)».
Pour pallier à ce problème, une l’acquisition de données actualisées sur l’état d’occupation du sol, la dynamique des ressources forestières dans le temps et dans l’espace, la perception de la population vis-à-vis de leur environnement naturel est indispensable.
C’est dans cette optique que monsieur BWEYA Muhindo Naasson a levé l’option en 2019, de réaliser cette recherche dans l’objectif de quantifier, par télédétection et des investigations de terrain, l’évolution spatiale et temporelle des forêts de cette région et déterminer les moteurs principaux et secondaires de régression de ce paysage forestier.
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D’après l’auteur, les résultats révèlent que le paysage a beaucoup changé en 23 ans. Trois grandes transformations y ont été identifiées, à savoir la dégradation de l’écosystème forestier (par l’agriculture), une faible tendance de succession vers le paraclimax végétal naturel et la couverture par la végétation des quelques sols nus. Ces changements sont principalement dus à des perturbations d’origine anthropique essentiellement l’agriculture itinérante sur abattis non-brûlis. En effet, les pratiques agricoles non durables et la pression démographique ont contribué à la modification de l’occupation du sol. Le taux de déforestation annuel est supérieur à la moyenne nationale de 2019.
Pour contribuer à l’utilisation durablement des forêts de la région de Beni, l’auteur recommande une sensibilisation des populations, le monitoring sur l’état de forêt dans la partie Est de la RDC, l’amélioration du système agraire dévoreur et gaspilleur des terres par un système d’agroforesterie ou encore de l’assolement et l’élargissement du temps de jachère, la procédure de culture intensive et plus économique du point de vue de la superficie s’avèrent inévitable.
Joel MUBAKE
3 commentaires
En cette période de guerre où les autorités se focalisent sur le rétablissement de la sécurité, nous à notre niveau nous devrions raisonné si comment nous allons utiliser ces ressources forestières (après la sécurisation de la zone de Beni) pour en tirer le maximum de profit par l’agroforesterie et/ou l’agriculture, sans compromettre les générations futures d’en tirer de même.
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